Crise en Nouvelle-Calédonie : le chômage partiel est prolongé jusqu’au 30 juin 2025

Les locaux de Renault à Ducos.Nouméa. Septembre 2024.
Les élus calédoniens demandent depuis des semaines à l’Etat de prolonger le dispositif de chômage partiel spécifique aux émeutes au-delà du 31 décembre. Sans retour positif de Paris, le Congrès a décidé à l'unanimité de le prolonger jusqu’au 30 juin 2025, espérant recevoir un soutien financier a posteriori.

Bonne nouvelle pour les 15 000 salariés calédoniens qui étaient au chômage partiel spécifique aux émeutes en septembre. À l'unanimité, ce 23 décembre, les élus du Congrès de Nouvelle-Calédonie ont décidé de prolonger le dispositif jusqu’au 30 juin 2025. "D'après la direction Cafat, la mesure ne posera pas de problème de trésorerie pendant les deux premiers mois de l’année", indique Philippe Dunoyer, qui a présenté l'amendement. 

Ensuite, il faudra trouver des financements. Et donc convaincre l'Etat de poursuivre son soutien. "Quand le Congrès a voté la mise en place de la mesure en juin, il n’y avait pas les financements non plus", rappelle l'élu Calédonien ensemble. 

Un risque "d'émeutes de la faim"

Il s'agit d'une urgence, soulignent les élus d'une même voix. "Si une dépense ne peut pas être effacée, c'est celle-ci. Il n'y a rien de plus urgent", lance Philippe Dunoyer. Sans, "ces familles, et nous avec, serons entraînés dans un nouvel abîme économique et social qui pourrait se traduire par des émeutes de la faim, nous sommes plusieurs à le penser." Le sénateur Robert Xowie avait déjà alerté Paris sur le sujet en novembre. 

Le non de l'Etat est insuportable, il sera mortifère pour l’économie, désastreux pour les familles calédonienne.

Philippe Dunoyer, élu Calédonie ensemble

"Plusieurs entreprises ont déjà initié des mesures de licenciement en prévision de la fin du chômage partiel", assure Philippe Dunoyer, évoquant 3 000 chômeurs de plus. Or, le chômage total représente 75% du salaire minimum garanti (SMG), rappelle-t-il. "Qui peut vivre avec ça en Nouvelle-Calédonie ?", lançait-il avant le Congrès. 

23 milliards alloués au chômage partiel en 2024

En mars et en juin, pour aider les entreprises à faire face à la crise du nickel et aux conséquences des exactions, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie avait élargi le dispositif de chômage partiel général. Objectif : maintenir des salariés dans leur emploi malgré une activité réduite pour conserver des compétences sur le territoire et assurer un revenu à un maximum de Calédoniens.

Concrètement, la Cafat indemnise les entreprises à hauteur des heures non travaillées par leurs employés. En 2024, 23 milliards ont été alloués.

L'indemnisation en baisse

Difficile d'évaluer le coût en 2025. Mais tous les élus espèrent une reprise de l'économie. Ils ont également adopté des changements dans les modalités d’indemnisation. Jusqu’à présent, une personne pouvait être indemnisée à hauteur de 70% de sa rémunération brute, dans la limite de 2,5 fois le salaire minimum garanti.

Dans le nouveau texte, la somme touchée ne pourra pas être supérieure à 60% de la rémunération nette de la personne concernée, dans la limite de deux fois le SMG.