Calédoniens ailleurs : Chris Bisch, libre comme l’air

Calédoniens ailleurs : Chris Bisch, libre comme l’air
Nombre de nos compatriotes font le choix de quitter la Nouvelle-Calédonie. Études, recherche d’emploi, envie d’ailleurs, les raisons sont multiples. Mais qui sont ces Calédoniens qui tentent l’aventure ailleurs? Cette semaine, Chris Bisch, installé au Colorado. 
"J’ai supprimé le mot stress de ma vie." Chris, 34 ans, vit non pas d’amour et d’eau fraîche aux Etats-Unis mais d’escalade et d’aventures. Une vie pensée au jour le jour qui convient pleinement au Calédonien, décidé plus que tout à être libre.

Pourtant, l’existence de ce franco-américain aurait pu s’écrire tout autrement sur le Caillou. Chris voit le jour en 1985 à la Clinique Magnin. Une enfance paisible passée à Nouméa, une scolarité sans histoire qui mène le lycéen à obtenir un baccalauréat professionnel, spécialité climatisation au lycée Petro Attiti. Diplômé, le jeune homme fait le choix de rentrer tout de suite dans la vie active. Pendant sept ans, il va travailler pour des entreprises de climatisation. Mais le Calédonien, féru de sports et de sensations fortes, tourne tel un lion en cage. « Le travail de bureau n’était pas pour moi. » Il décide de changer de métier et se réoriente dans l’apnée du sommeil comme technicien d’assistance respiratoire. « C’était facile à étudier, intéressant et il y avait du travail dans ce domaine. » Mais là encore, Chris se sent à l’étroit dans cette nouvelle vie qu’il a choisie. En 2011, il tente de vivre à Montréal, épris de grands espaces. Mais le froid a raison de lui.
 
Chris a découvert l'escalade aux USA, un sport devenu une vraie passion

Le revoilà un an plus tard sur le Territoire. Un retour au pays pour mieux repartir finalement. En 2015, Chris part quatre mois en Nouvelle-Zélande parfaire son anglais avant de s’envoler pour les Etats-Unis. Son billet aller simple le conduit tout droit au Colorado et plus précisément dans la région de Boulder Canyon. « Je cherchais de grandes étendues. » Le Calédonien ne sait alors pas de quoi son avenir sera fait. Qu’importe. Ayant la nationalité américaine, il se met tout de suite à chercher du travail. Rapidement, il trouve une place comme chargé de la maintenance dans le petit hôtel où il est descendu. Les patrons de l’établissement lui font découvrir l’escalade. Pour Chris, pratiquer ce sport devient vite une évidence. « Je n’avais jamais ressenti de telles émotions. Il faut se servir de son mental pour exécuter les mouvements adéquats et faire baisser au maximum son stress. » Doué et motivé, il grimpe rapidement aux côtés des plus grands noms de la discipline. Mais Chris se refuse à devenir professionnel. Une question de liberté.
 
Epris de liberté, Chris vit dans un van et parcourt les Etats-Unis

Avec l’escalade, le Calédonien a adopté une toute autre philosophie de vie. Ni téléphone, ni Instagram, ni appartement, le trentenaire veut être libre comme l’air. « Je vis dans un van. J’y ai installé des panneaux solaires pour l’électricité. Comme j’ai des bidons d’eau, je fais attention à ma consommation. » Une vie plus économique et plus écologique qui lui permet de partir à l’aventure quand l’occasion s’y prête. Avec son van, Chris découvre au fur et à mesure les Etats américains tout en gravissant les plus beaux canyons et montagnes du pays. « Je n’ai jamais été aussi heureux de ma vie. Aucun travail ne me possède, je fais ce que je veux quand je veux, je vis au jour le jour. »

par ambre@lefeivre.com