Nombre de nos compatriotes font le choix de quitter la Nouvelle-Calédonie. Etudes, recherche d'emploi, envie d'ailleurs, les raisons sont multiples. Mais qui sont ces Calédoniens qui tentent l'aventure ailleurs ? Cette semaine, Enaëlle Coat, responsable d’activité de loisirs.
« Aider les gens », c’est ce qu’a toujours voulu faire Enaëlle. De quelle manière, vers quel type de personnes ? C’est en se laissant aller "là où le vent la mène" - sa philosophie de vie - que la Calédonienne a aujourd’hui un diplôme d’éducateur spécialisé et travaille comme responsable d’activité de loisirs au sein d’une association.
Au sortir du lycée, un bac ES en poche, la métisse kanak n’a pas d’idée arrêtée sur ce qu’elle souhaite faire. Si elle veut travailler « dans le relationnel », l’étudiante tente un semestre à l’UNC en droit « pour découvrir l’ambiance des études académiques ». Pas intéressée, Enaëlle décide de prendre une année sabbatique pour multiplier les petits boulots et réfléchir à son avenir. Sportive, inspirée par le parcours de sa mère qui travaillait à l’Association Calédonienne pour l’Animation et la Formation, la jeune fille passe ainsi son BAFA pour devenir aide animatrice. Grâce à ses entretiens avec la MIJ et le CIO, Enaëlle dessine son futur parcours professionnel. Désireuse de « travailler dans le social », « recherchant le terrain avant tout », elle effectue plusieurs stages comme éducateur « de rue » avant de s’engager dans cette voie-là. « Les stages m’ont conforté dans mon choix. » Elle passe le concours en Nouvelle-Calédonie avant de s’envoler à Nice en 2009 pour intégrer l’Institut de l’Enseignement des Travailleurs sociaux.
A six mois du référendum d’autodétermination, découvrez chaque semaine, le regard que porte le « Calédonien ailleurs » de la semaine sur cette échéance.
Je suis les deux. Je suis sereine : c’est un devoir de citoyen, et aujourd'hui le peuple peut enfin se positionner par rapport à ça. Mais ce sont plus des interrogations que de l'inquiétude. Si on est indépendant, est ce qu’on va s’en sortir sans la France ? Comment allons nous nous développer en tant que pays indépendant sachant que les ressources minières ne sont pas inépuisables ? J’attends de voir quelle vie vont construire nos politiques.
- Reviendriez-vous vivre en Nouvelle- Calédonie quelque soit le résultat du vote ?
Quoi qu’il arrive je vais rentrer, ça prendra le temps que ça prendra mais ma vie est en Nouvelle- Calédonie.
- Quelle vie voulez-vous construire là-bas ?
Je voudrais travailler comme éducateur de « rue » (ou dans un foyer dans une seconde option). Travailler avec les jeunes, monter des projets avec et pour eux.
- Comment la Nouvelle-Calédonie doit se développer ? Dans quels domaines ?
Même avec l’arrivée de la technologie, le social ne pourrait jamais être remplacé. Le social est la corde sensible. Les politiciens devraient se positionner plus sur ça. De voir que le taux de délinquance augmente, c’est qu’il y a un problème. A nous de mettre en place des choses pour eux.