Le plus dur est derrière eux. C'est en tous les cas ce qu'espère l'équipage 100 % calédonien de Poulpito, engagé dans la course à la voile Sydney-Hobart. "Le moral est bon. On savait a quoi s’attendre en participant à ce type de course. On était préparé psychologiquement, physiquement... Le bateau également", confie David Tréguier, le capitaine.
Alors que deux skippers australiens, Roy Quaden sur Flying Fish Arctos et Nick Smith sur Bowline ont perdu la vie dans deux accidents distincts, le navigateur confirme que "les trente premières heures de course ont été très engagées d’un point de vue météo".
Avarie sur la chaîne du gouvernail
Le départ de la régate s'était pourtant fait sous un ciel radieux pour les 104 participants. "C'était grand soleil, il y avait beaucoup de bateaux, des hélicos, et énormément de monde. Dès la sortie de la baie, on a réussi à envoyer les spees [voile avant, ndlr], ce qui a donné de belles images et de belles sensations", relate David Tréguier.
Mais après quelques heures de navigation, Poulpito a connu ses premiers couacs. "On a eu quelques problèmes sur le système de barre. La chaîne qui tient le gouvernail a cassé. Cela nous a valu quelques figures de styles sans grandes conséquences et quelques longues minutes de réparation."
Une nuit "terrible"
Cette première nuit de jeudi à vendredi a été "terrible", confie David Tréguier, "avec ces deux décès sur des bateaux qui étaient dans nos alentours". L'équipage calédonien a suivi à distance le déclenchement des secours, via la VHF. "On ne pouvait pas leur porter assistance car on avait, nous aussi au même moment, quelques problèmes."
Dans cette zone où sont survenus ces drames, la mer était agitée et les rafales de vent importantes. "La plupart des bateaux se sont retrouvés dans des situations compliquées". À commencer par Poulpito qui a aussi eu des problèmes de voile, ce qui a valu à un gilet automatique de sauvetage de se gonfler tout seul. "Un équipier a bu la tasse mais il n'y a pas eu de blessures".
Ralentissement à l'horizon
Changement d'ambiance ensuite. Les vents portants ont laissé la place à des vents de face. Les Cagous, très sollicités, ont eu bien du mal à s'alimenter correctement. "On s'est nourri surtout de snacks et de boissons. On a eu quelques malades aussi. Mais on croise les doigts. Le pire est passé."
Poulpito est de nouveau réparé et les conditions météorologiques s'annoncent moins difficiles qu'aux premières heures de la course. Ce qui ne sera pas forcément de tout repos pour les navigateurs encore en lice. Avec des vents faibles, "on n'avance pas, on peut rester bloqués des heures au même endroit", souligne David Tréguier.
À 10 heures, ce samedi matin, le navire calédonien se trouvait à 550 km de la ligne d'arrivée, soit à mi-parcours de la traversée.
Pour suivre l'évolution de la course, cliquez sur le tracker du site Internet de la Rolex Sydney-Hobart.