Calédoniens ailleurs : Évelyne Wayaridri, une mobilité bien employée

Calédoniens ailleurs : Évelyne Wayaridri, une mobilité bien employée
Nombre de nos compatriotes font le choix de quitter la Nouvelle-Calédonie. Études, recherche d’emploi, envie d’ailleurs, les raisons sont multiples. Mais qui sont ces Calédoniens qui tentent l’aventure ailleurs ? Cette semaine, Évelyne, étudiante en hôtellerie-restauration. 
 
Partir pour mieux revenir. Une maxime qui illustre parfaitement le parcours d’Évelyne. Celle qui « sait exactement où elle va » a quitté son Caillou pour se former et mettre toutes les chances de son côté.

Au lycée, la jeune fille qui se décrit comme méticuleuse et aimant les chiffres s’oriente vers la comptabilité, suivant les traces d’une de ses cousines. Après un BEP comptabilité et un bac obtenu avec mention au lycée Escoffier en 2013, c’est pourtant en hôtellerie-restauration que la Maréenne se dirige. La raison motive cette décision. « Un BTS mercatique et gestion hôtelière venait de s’ouvrir dans mon lycée. Je l’ai choisi par stratégie, car le tourisme est en plein boom. En plus, certains cours n’étaient pas complètement à côté de ce que je faisais en comptabilité. »  Grâce à ses stages – dont un effectué à l’Ibis Style Hôtel de Bayonne en métropole – et à sa formation, Évelyne est confortée dans son idée. « J’ai vraiment pu me projeter dans l’avenir grâce à ce BTS. » Diplômée en 2015, la Kanak rentre dans la foulée sur le marché du travail. Elle décroche un premier contrat à l’hôtel de Koniambo où elle s’occupe aussi bien de la réception que de la comptabilité. Elle enchaîne ensuite les petits boulots avant de travailler à L’Hippocampe, le restaurant gastronomique du Méridien de Nouméa. Une constatation s’impose alors pour la jeune fille : l’importance de bien parler anglais.
 
Evelyne a décidé de parfaire sa formation en Nouvelle-Zélande

Pour combler ses lacunes, elle opte pour une formation supplémentaire à l’étranger. « Je devais me perfectionner, je voulais partir apprendre l’anglais et j’ai donc travaillé pour économiser suffisamment. » En 2018, La Maréenne se tourne alors vers la Direction de la Formation professionnelle continue (DFPC) qui lui propose de bénéficier du parcours individualisé de formation professionnelle continue. Grâce au soutien de sa conseillère, la Kanak se tourne vers la Nouvelle-Zélande pour y faire un certificat food and beverage. Évelyne saute sur l’opportunité. « J’ai vu ça comme un moyen d’aller à l’aventure, d’être obligé de me challenger tous les jours. » Installée au nord d’Auckland depuis février 2019, Évelyne a pris pendant six mois des cours d’anglais avant de recevoir des cours de restauration. « J’ai eu des cours sur la sécurité en restauration et la gestion. C’est très technique". Et tant pis, certains sont similaires aux enseignements qu’elle a reçus lors de son BTS. La jeune fille y voit surtout l’intérêt de maitriser en anglais tous les termes relatifs à la restauration et à l’hôtellerie.
 
Récemment diplômée, elle s'apprête à revenir sur le Caillou

Déterminée, l’étudiante a même décroché un petit job dans un restaurant thaïlandais chic de la ville. « J’y office comme hôtesse d’accueil, serveuse ou comme barman. C’est un établissement assez réputé, je suis en uniforme. » Alors que le séjour de la jeune femme touche à sa fin – « les formations courtes sont souvent proposées par le dispositif mobilité » - Évelyne est pleine d’espoir quant à son avenir. « Je cherche du travail en Nouvelle-Calédonie. Mais j’aimerais avoir un jour ma propre entreprise, plutôt dans la restauration. C’est une idée qui m’est venue en étudiant en Nouvelle-Zélande. » 

par ambre@lefeivre.com