Nombre de nos compatriotes font le choix de quitter la Nouvelle-Calédonie. Études, recherche d’emploi, envie d’ailleurs, les raisons sont multiples. Mais qui sont ces Calédoniens qui tentent l’aventure ailleurs ? Cette semaine, Frédérique Muliava, fonctionnaire, étudiante.
Une dose d’engagement, une pointe d’audace et beaucoup de détermination, voilà la recette de la réussite de Frédérique. Rien n’arrête la Calédonienne de 41 ans. Avide de relever de nouveaux défis, la métisse kanak –wallisienne peut se targuer d’avoir un impressionnant parcours.
Élève appliquée, Frédérique s’est toujours donnée les moyens de réussir. Elle s’imagine longtemps devenir gynécologue-obstétricienne. « J’avais fait des recherches, rencontré des médecins. Je trouvais cela magique que d’aider à donner la vie. » Mais le décès de sa mère l’année de ses 16 ans remet son avenir en perspective. Elle se décide alors pour un DEUST de géo-sciences appliqués. « A l’époque, on parlait de l’ouverture de l’usine du nord, il y avait une possibilité de trouver du travail au bout de 2 ans. J’avais envie de m’émanciper. » La formation ne lui plaisant pas, elle accepte un poste d’institutrice remplaçante en Province nord pendant un an avec pour contrepartie de passer le concours d’enseignant. Chose dite, chose faite. Frédérique se retrouve pour trois ans à Nouméa à l’Institut de formation des maîtres (IFMNC). La Calédonienne se découvre une véritable vocation. « Ce qui me plaisait dans le fait d’enseigner aux enfants, c’est de transmettre des savoirs et de valoriser des potentiels. » C’est avec sa fille sous le bras, que Frédérique, originaire de Houaïlou, débute sa carrière à l’école de la tribu de Ouayaguette (à une heure de Hienghène). Plus qu’une expérience, « un coup de cœur ». « Cela m’a permis de comprendre le vrai sens du métier d’instituteur. » Là voilà ensuite pendant 6 ans à Canala successivement institutrice puis directrice. Et c’est sa volonté d’aller toujours plus loin qui la pousse à passer en 2008, le concours de professeurs des écoles.
Les années suivantes, Frédérique décide de mettre sa carrière entre parenthèses, faisant des remplacements itinérants. « J’ai fait cela pour raisons personnelles mais aussi parce qu’il y avait des choses qui ne me convenaient pas. Je militais pour l’enseignement des langues kanak à l’école, que les programmes soient plus adaptés. » C’est la création du service de l’enseignement des langues et de la culture kanak qui la convainc de revenir. La professeure obtient un poste de chargée d’étude en 2012. « Ce fut une expérience géniale. Une super aventure professionnelle. » La force de ses convictions la pousse deux ans plus tard à changer de voie. Elle devient en 2014 la directrice de cabinet du maire de Houaïlou, Pascal Sawa. « Ca me faisait plaisir de travailler pour ma commune natale et je trouvais le défi intéressant. » Pendant trois ans, la métisse kanak participe au fonctionnement d’une commune. Un épisode instructif mais « épuisant ». A la fin de sa mise en disponibilité, Frédérique choisit de mettre à profit toutes les connaissances qu’elle a acquises en matière de gestion des politiques publiques. Acceptée au sein du programme Cadres Avenir, Frédérique intègre le dispositif Excellence, ce qui lui permet d’être reçue à l’Institut d’Etudes Politiques de Toulouse en 2017. En troisième année de licence d’administration publique, la Calédonienne – venue avec ses deux enfants – redécouvre la vie étudiante. « Je n’ai fait que travailler car ce ne fut pas évident de correspondre aux attentes universitaires. »
Diplômée, elle décide de ne pas s’arrêter en si bon chemin. Elle s’inscrit en master 2 Conseil et Expertise en Action Publique et prépare de son côté les concours de la fonction publique d’Etat. Là encore, une aventure aussi riche qu’intense, marquée par un stage à la préfecture d’Occitanie et son admissibilité aux concours des inspecteurs des finances et des douanes. « Je travaillais jour et nuit. J’ai raté les oraux de quelques points mais je me suis prouvée que je pouvais le faire. » Son bac + 5 en poche, Frédérique a pensé revenir ces derniers mois en Nouvelle-Calédonie, « mes enfants ont le mal du pays ». Ces candidatures sont pour l’instant restées sans réponse. « Patiente », « loin de désespérer », la jeune quarantenaire s’est inscrite pour cette année à la prépa concours. Mais cette hyperactive ne compte pas en rester là et va certainement sortir - une fois de plus - de sa zone de confort. « J’ai des idées en tête. En tout cas, le point commun entre tous mes projets, c’est de participer à l’évolution institutionnelle de mon pays. Je veux lui être utile. »
par ambre@lefeivre.com
Élève appliquée, Frédérique s’est toujours donnée les moyens de réussir. Elle s’imagine longtemps devenir gynécologue-obstétricienne. « J’avais fait des recherches, rencontré des médecins. Je trouvais cela magique que d’aider à donner la vie. » Mais le décès de sa mère l’année de ses 16 ans remet son avenir en perspective. Elle se décide alors pour un DEUST de géo-sciences appliqués. « A l’époque, on parlait de l’ouverture de l’usine du nord, il y avait une possibilité de trouver du travail au bout de 2 ans. J’avais envie de m’émanciper. » La formation ne lui plaisant pas, elle accepte un poste d’institutrice remplaçante en Province nord pendant un an avec pour contrepartie de passer le concours d’enseignant. Chose dite, chose faite. Frédérique se retrouve pour trois ans à Nouméa à l’Institut de formation des maîtres (IFMNC). La Calédonienne se découvre une véritable vocation. « Ce qui me plaisait dans le fait d’enseigner aux enfants, c’est de transmettre des savoirs et de valoriser des potentiels. » C’est avec sa fille sous le bras, que Frédérique, originaire de Houaïlou, débute sa carrière à l’école de la tribu de Ouayaguette (à une heure de Hienghène). Plus qu’une expérience, « un coup de cœur ». « Cela m’a permis de comprendre le vrai sens du métier d’instituteur. » Là voilà ensuite pendant 6 ans à Canala successivement institutrice puis directrice. Et c’est sa volonté d’aller toujours plus loin qui la pousse à passer en 2008, le concours de professeurs des écoles.
Les années suivantes, Frédérique décide de mettre sa carrière entre parenthèses, faisant des remplacements itinérants. « J’ai fait cela pour raisons personnelles mais aussi parce qu’il y avait des choses qui ne me convenaient pas. Je militais pour l’enseignement des langues kanak à l’école, que les programmes soient plus adaptés. » C’est la création du service de l’enseignement des langues et de la culture kanak qui la convainc de revenir. La professeure obtient un poste de chargée d’étude en 2012. « Ce fut une expérience géniale. Une super aventure professionnelle. » La force de ses convictions la pousse deux ans plus tard à changer de voie. Elle devient en 2014 la directrice de cabinet du maire de Houaïlou, Pascal Sawa. « Ca me faisait plaisir de travailler pour ma commune natale et je trouvais le défi intéressant. » Pendant trois ans, la métisse kanak participe au fonctionnement d’une commune. Un épisode instructif mais « épuisant ». A la fin de sa mise en disponibilité, Frédérique choisit de mettre à profit toutes les connaissances qu’elle a acquises en matière de gestion des politiques publiques. Acceptée au sein du programme Cadres Avenir, Frédérique intègre le dispositif Excellence, ce qui lui permet d’être reçue à l’Institut d’Etudes Politiques de Toulouse en 2017. En troisième année de licence d’administration publique, la Calédonienne – venue avec ses deux enfants – redécouvre la vie étudiante. « Je n’ai fait que travailler car ce ne fut pas évident de correspondre aux attentes universitaires. »
Diplômée, elle décide de ne pas s’arrêter en si bon chemin. Elle s’inscrit en master 2 Conseil et Expertise en Action Publique et prépare de son côté les concours de la fonction publique d’Etat. Là encore, une aventure aussi riche qu’intense, marquée par un stage à la préfecture d’Occitanie et son admissibilité aux concours des inspecteurs des finances et des douanes. « Je travaillais jour et nuit. J’ai raté les oraux de quelques points mais je me suis prouvée que je pouvais le faire. » Son bac + 5 en poche, Frédérique a pensé revenir ces derniers mois en Nouvelle-Calédonie, « mes enfants ont le mal du pays ». Ces candidatures sont pour l’instant restées sans réponse. « Patiente », « loin de désespérer », la jeune quarantenaire s’est inscrite pour cette année à la prépa concours. Mais cette hyperactive ne compte pas en rester là et va certainement sortir - une fois de plus - de sa zone de confort. « J’ai des idées en tête. En tout cas, le point commun entre tous mes projets, c’est de participer à l’évolution institutionnelle de mon pays. Je veux lui être utile. »
par ambre@lefeivre.com