Calédoniens ailleurs : Gabrielle Winter à la conquête de son corps

Calédoniens ailleurs : Gabrielle Winter à la conquête de son corps
Nombre de nos compatriotes font le choix de quitter la Nouvelle-Calédonie. Etudes, recherche d'emploi, envie d'ailleurs, les raisons sont multiples. Mais qui sont ces Calédoniens qui tentent l'aventure ailleurs ? Cette semaine, Gabrielle Winter, culturiste.

 
Mal à l’aise avec son corps, décidée à s’accepter et à « prendre sa revanche sur les gens qui l’ont toujours jugée », Gabrielle s’est lancée dans une quête un peu spéciale, celle d’aimer son corps. Un chemin long, délicat, parfois douloureux mais qui l’a conduit à trouver sa voie : celle du culturisme.

Adolescente, la Calédonienne était « grosse » de son propre aveu. Sédentarité et mauvaise alimentation expliquaient son surpoids de l’époque. Les incessantes remarques qu’elle reçoit sur son physique lui font peu à peu prendre conscience qu’elle a envie de changer. En CAP coiffure à l’époque, ses horaires de travail lui permettent de mettre en place une routine efficace dans sa volonté de maigrir. Après le travail, Gabrielle se rend à la salle de sport. Bientôt ses efforts payent. « Aller au sport est devenu addictif, si je n’y allais pas, ça me frustrait. Et puis j’ai eu la satisfaction de voir des résultats. » Si l’année de ses 18 ans, elle part rejoindre sa mère sur la Gold Coast, sa motivation reste intacte. Faire du sport devenant une véritable passion. Après s’être concentrée sur le cardio, elle découvre les bienfaits des machines et des poids.
 
Depuis qu’elle a décidé de perdre du poids, Gabrielle a fait le yo-yo. Son évolution de gauche à droite au fil des années

Dans le même temps, influencée par les réseaux sociaux de jeunes sportives, la Calédonienne s’informe sur comment bien s’alimenter et mieux s’entraîner. L’année suivante, elle passe même un diplôme en fitness. « Cela me permet notamment de travailler dans des salles de sport. » L’idée de faire des compétitions de culturisme fait également son chemin. Employée dans un salon de coiffure local, la jeune fille consacre de plus en plus de temps à sa passion. Des entraînements intensifs qui l’amènent à devenir toujours plus mince. « Quand je suis descendue à 48 kg, j’ai décidé de prendre un coach car c’était bas. » Pendant deux ans, elle reprend du muscle et veille à s’alimenter parfaitement. Pourtant début 2017, la Calédonienne lâche totalement prise. « J’ai commencé à trop manger et n’importe quoi. Je faisais des crises de boulimie. Je n’arrivais plus à me remettre dans le droit chemin. » Six mois plus tard, Gabrielle décide de se fixer un objectif pour se rétablir : participer à une compétition.
 
Gabrielle est championne junior du Queensland et s’est classée troisième aux nationales

Elle prend un nouveau coach, maigrit doucement passant de 68 kg à 53 kg en sept mois. « Un réapprentissage de mon corps et de la nourriture. » En février 2018, elle se présente à sa première compétition mais ne se place pas. « Très vexée », elle ne baisse pourtant pas les bras ayant pour objectif de devenir pro. Dans le même temps, la sportive se lance dans une autre aventure professionnelle. Elle quitte la coiffure pour ouvrir sa petite entreprise de pâtisserie baptisée « Sweet by Gabbie ». « J’ai toujours adoré cuisiner surtout des cupcakes et des gros gâteaux même si je ne les goûte et mange pas. » Le 7 octobre, nouvelle compétition qui s’avère cette fois-ci victorieuse. Gabrielle devient championne junior du Queensland dans sa catégorie « bikini ».  Par la suite, la Calédonienne se classe troisième aux nationales. Un score honorable mais qui ne lui permet pas de passer professionnel. Tout en restant focalisé sur cet objectif, la jeune fille de 22 ans continue sa quête. « J’aimerais me trouver bien, me trouver ‘normal’ et pour moi, c’est comme je suis quand je participe à une compétition. »
 
Décidée à devenir culturiste pro, la Calédonienne est aussi à la tête de son entreprise de pâtisserie

par ambre@lefeivre.com 
Quel regard porte-t-elle sur son parcours ?
« Ce n’est que le début. Je suis contente d’avoir pu gagner une première compétition. J’aurais peut-être dû commencer avant car c’est ce que je veux faire. Je suis très fière de ce que je fais maintenant ne reviendrais pour rien au monde en arrière. »