Calédoniens ailleurs : Ingrid Govan, une battante au grand cœur

La Calédonienne qui parle couramment le français, l'anglais, le vietnamien et le laotien mène une belle carrière à Singapour
De nombreux jeunes font le choix de quitter la Nouvelle-Calédonie. Etudes, recherche d’emploi, envie d’ailleurs, histoires d'amour, les raisons sont multiples. Mais qui sont ces Calédoniens qui tentent l’aventure ailleurs ? Cette semaine, Ingrid Govan, manager dans les assurances.
De dernière de la classe au collège de Magenta à responsable juridique installée en haut d’un gratte-ciel de Singapour, Ingrid a un parcours exceptionnel. Mais la jeune femme a la réussite modeste estimant que la chance et les bonnes rencontres ont joué en sa faveur.

A l’école, Ingrid a un parcours un peu chaotique.  « Je travaillais mal, j’ai redoublé deux fois, j’étais tellement mauvaise que je me suis fait refuser le CAP de puéricultrice ».  Le déclic arrive quand la jeune femme d’origine vietnamienne redouble sa troisième.  Grâce au soutien de ses camarades de classe, elle est parmi les premiers de sa classe sous le regard ébahi de ses parents. Lancée sur cette voie, la Calédonienne obtient un bac ES avec mention. La bachelière souhaite continuer ses études avec pour travailler dans des organisations humanitaires. Contre l’avis de ses parents, Ingrid s’inscrit en licence de droit à l’UNC sur les conseils d’une amie. La jeune femme a trouvé sa voie. A l’université, Ingrid reçoit les conseils avisés de Guy Agniel« Il a cru en moi, il m’a poussé à continuer, c’est devenu mon mentor ». Le professeur lui propose de partir faire un master de droit au Vietnam, la jeune femme refuse.  Ingrid s’envole pour Bordeaux suivre un master en gestion du patrimoine. Un choix qu’elle regrette vite et la deuxième année, elle refait un M1 en droit international.  La Calédonienne cartonne et décide cette fois-ci de faire son M2 au Vietnam.  Une surprise pour ses parents qui n’approuvent pas du tout sa décision. En 2006, Ingrid s’y installe, sans aide financière de ses parents, comptant sur une petite bourse et sur la présence de proches de sa famille.
La Calédonienne s'est fait de nombreux amis à Singapour avec qui elle partage voyages et sorties.
Pour subvenir à ses besoins, l’étudiante donne des cours de français à une centaine d’élèves ainsi que dans des écoles défavorisées.Diplômée, Ingrid part pour le Laos  pour un stage au sein de l’antenne locale d’une grande compagnie d’assurance allemande. Compétente et motivée, la Calédonienne voit son contrat prolongé. Au final, Ingrid reste cinq ans au Laos cumulant les fonctions. « Je travaillais sur une nouvelle loi sur les assurances, sur les sinistres et sur la bonne conformité des processus ». A l’aube de ses 30 ans, la juriste a des envies d’ailleurs. Sa compagnie l’a contacte alors pour lui proposer un poste à Singapour. Cette nouvelle ravit ses parents désormais fiers du parcours de leur fille. 
La jeune femme donne de son temps aux associations. Récemment, elle participait au projet "BonaFide Hearts 12".
Le 1er juillet 2013, Ingrid prend ses nouvelles fonctions et met les bouchées doubles. « J’ai repris des cours d’anglais pour le parfaire, j’ai bossé pendant un an entre 12 et 14h par jour y compris les weekends ». Ses efforts ont payé, Ingrid vient d’être promue conseillère juridique et manager en charge de la conformité pour toute la région Asie-Pacifique. La Calédonienne n’en oublie pas moins sa première vocation, celle d’aider les gens. Elle s’engage auprès d’associations régulièrement et en décembre, elle partira trois semaines à Calcutta dans une mission de mère Térésa. A 33 ans, grâce à sa force de caractère, son travail et sa détermination, Ingrid est au sommet de sa réussite.

Regardez Ingrid expliquer quel regard elle porte sur son parcours : 
Calédoniens ailleurs : Ingrid Govan, une battante au grand cœur

 ambre@lefeivre.info