Nombre de nos compatriotes font le choix de quitter la Nouvelle-Calédonie. Études, recherche d’emploi, envie d’ailleurs, les raisons sont multiples. Mais qui sont ces Calédoniens qui tentent l’aventure ailleurs ? Cette semaine, Jean-Michel Guiart, doctorant.
Mieux comprendre les autres pour mieux les aider. C’est la voie dans laquelle s’est engagé – sur le tard – Jean-Michel. Est-ce une question d’héritage familial ? Une revanche sur la vie ? Une affaire de vocation ? Certainement les trois à la fois tant le parcours du Calédonien est riche et atypique.
Né et élevé à Vallée-du-Tir, ce métis « Kanak-Tahitien-Chinois-Martiniquais » comme il le souligne, est descendant d’une famille tournée vers les autres. Son père est éducateur spécialisé, sa mère est l’une des premières psychologues scolaire du pays, son grand-père anthropologue. Ado, le garçon ne souhaite pas suivre les pas de ses proches. « Je voulais être journaliste d’investigation. Je ne voulais pas faire comme mes parents car j’ai vu que le social, ça les bouffait. » Ce mordu de skate décide pourtant de suivre une voie commerciale. « J’avais des facilités dans ce domaine et j’étais attiré par l’économie car je trouve que ça aide à comprendre la société. » Il obtient en 2005 un bac STT avant de débuter une licence d’économie-gestion à Nouméa. Jean-Michel s’envole pour Toulouse quelques mois plus tard continuer dans cette voie. Mais le Calédonien décroche de ses études, rebuté par le côté « maths » et cassé par l’ambiance froide de l’université. L’année suivante, l’étudiant s’essaie à un DUT Gestion des entreprises et des administrations avant d’abandonner en deuxième année. « C’était essentiellement de la gestion et je me suis rendu compte que j’allais être malheureux en travaillant dans cette branche. »
Pendant deux ans, le Calédonien se cherche. Entre voyages et petits boulots, il vit notamment de sa passion, le reggae, en se produisant comme DJ dans des émissions et des festivals de la région. Son engagement solidaire commence à se faire sentir notamment lorsqu’il produit un titre pour venir en aide au chef amazonien Raoni. En 2010, il est séduit par l’idée du service civique qui connaît ses débuts en France. « Rencontrer des jeunes, travailler pour des associations et sur des thématiques qui plaisent, ça m’a tout de suite interpellé. » Jean-Michel collabore ainsi avec l’association Unis-Cité et aide à mettre en place une monnaie locale, le Sol Violette. Un engagement qui sonne comme un déclic. « Ca m’a chamboulé car je participais à un projet concret et fédérateur. » Sa voie semble alors toute trouvée : celle de l’économie sociale et solidaire. A 24 ans, le Calédonien reprend ainsi ses études. Il obtient une licence en économie-sociologie à l’université de Toulouse Jean Jaurès en 2013. Conforté dans son choix, Jean-Michel est ensuite diplômé en 2016 d’un master II en Innovation par l’économie sociale et solidaire puis en 2017 d’un master II de recherche en sociologie à l’université de Strasbourg. Ses stages lui permettent de se perfectionner dans plusieurs branches de l’économie solidaire. Pendant six mois au Cameroun, il se familiarise avec le micro-crédit. Avec l’association Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD)- Terre Solidaire, il mène des missions de consulting notamment en matière d’éducation au développement.
Décidé à ne pas s’arrêter en si bon chemin, Jean-Michel entame un doctorat. Alors qu’il avait passé le concours pour devenir éducateur spécialisé pour financer ses recherches, le Calédonien a finalement obtenu une bourse de la province Nord. Actuellement en deuxième année, il travaille sur « le transfert d’argent des migrants ou le mythe du Colibri ». Il se concentre surtout sur la diaspora camerounaise. Pourquoi ? « Je voulais me démarquer, être loin des ombres de mon père et mon grand-père. Je trouve que le Cameroun est assez représentatif du continent africain. » Le doctorant n’en oublie pas moins son Caillou. Il compte mettre à profit ses expériences professionnelles et le fruit de ses recherches en Nouvelle-Calédonie. « J’ai envie de rentrer au pays prochainement et de m’investir. Je veux m’impliquer dans des projets de développement coopératifs, culturels et solidaires. »
par ambre@lefeivre.com
Né et élevé à Vallée-du-Tir, ce métis « Kanak-Tahitien-Chinois-Martiniquais » comme il le souligne, est descendant d’une famille tournée vers les autres. Son père est éducateur spécialisé, sa mère est l’une des premières psychologues scolaire du pays, son grand-père anthropologue. Ado, le garçon ne souhaite pas suivre les pas de ses proches. « Je voulais être journaliste d’investigation. Je ne voulais pas faire comme mes parents car j’ai vu que le social, ça les bouffait. » Ce mordu de skate décide pourtant de suivre une voie commerciale. « J’avais des facilités dans ce domaine et j’étais attiré par l’économie car je trouve que ça aide à comprendre la société. » Il obtient en 2005 un bac STT avant de débuter une licence d’économie-gestion à Nouméa. Jean-Michel s’envole pour Toulouse quelques mois plus tard continuer dans cette voie. Mais le Calédonien décroche de ses études, rebuté par le côté « maths » et cassé par l’ambiance froide de l’université. L’année suivante, l’étudiant s’essaie à un DUT Gestion des entreprises et des administrations avant d’abandonner en deuxième année. « C’était essentiellement de la gestion et je me suis rendu compte que j’allais être malheureux en travaillant dans cette branche. »
Pendant deux ans, le Calédonien se cherche. Entre voyages et petits boulots, il vit notamment de sa passion, le reggae, en se produisant comme DJ dans des émissions et des festivals de la région. Son engagement solidaire commence à se faire sentir notamment lorsqu’il produit un titre pour venir en aide au chef amazonien Raoni. En 2010, il est séduit par l’idée du service civique qui connaît ses débuts en France. « Rencontrer des jeunes, travailler pour des associations et sur des thématiques qui plaisent, ça m’a tout de suite interpellé. » Jean-Michel collabore ainsi avec l’association Unis-Cité et aide à mettre en place une monnaie locale, le Sol Violette. Un engagement qui sonne comme un déclic. « Ca m’a chamboulé car je participais à un projet concret et fédérateur. » Sa voie semble alors toute trouvée : celle de l’économie sociale et solidaire. A 24 ans, le Calédonien reprend ainsi ses études. Il obtient une licence en économie-sociologie à l’université de Toulouse Jean Jaurès en 2013. Conforté dans son choix, Jean-Michel est ensuite diplômé en 2016 d’un master II en Innovation par l’économie sociale et solidaire puis en 2017 d’un master II de recherche en sociologie à l’université de Strasbourg. Ses stages lui permettent de se perfectionner dans plusieurs branches de l’économie solidaire. Pendant six mois au Cameroun, il se familiarise avec le micro-crédit. Avec l’association Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD)- Terre Solidaire, il mène des missions de consulting notamment en matière d’éducation au développement.
Décidé à ne pas s’arrêter en si bon chemin, Jean-Michel entame un doctorat. Alors qu’il avait passé le concours pour devenir éducateur spécialisé pour financer ses recherches, le Calédonien a finalement obtenu une bourse de la province Nord. Actuellement en deuxième année, il travaille sur « le transfert d’argent des migrants ou le mythe du Colibri ». Il se concentre surtout sur la diaspora camerounaise. Pourquoi ? « Je voulais me démarquer, être loin des ombres de mon père et mon grand-père. Je trouve que le Cameroun est assez représentatif du continent africain. » Le doctorant n’en oublie pas moins son Caillou. Il compte mettre à profit ses expériences professionnelles et le fruit de ses recherches en Nouvelle-Calédonie. « J’ai envie de rentrer au pays prochainement et de m’investir. Je veux m’impliquer dans des projets de développement coopératifs, culturels et solidaires. »
par ambre@lefeivre.com