Nombre de nos compatriotes font le choix de quitter la Nouvelle-Calédonie. Études, recherche d'emploi, envie d'ailleurs, les raisons sont multiples. Mais qui sont ces Calédoniens qui tentent l'aventure ailleurs ? Cette semaine, Jean-Pierre Nene, en volontariat de solidarité internationale.
« Avant, je n’avais pas confiance en moi, j’avais peur de mal faire les choses. Mais maintenant, je me sens en confiance. Je me suis pris en main. » Partir pour se trouver, partir pour donner un sens à sa vie, c’est ce qu’a fait Jean-Pierre en se tournant vers le volontariat international. Pourtant rien ne prédestinait le Kanak originaire de Canala à suivre ce chemin-là. Au lycée Escoffier, il fait un BEP restauration, attiré par les métiers qu’offre cette branche. Diplômé en 2008, il rentre directement dans la vie active. Pendant deux ans, il enchaîne les petits contrats dans des restaurants et des hôtels avant de se tourner vers l’intérim. « J’avais envie de voir autre chose. » Il travaille pour Socometra, découvre également le bâtiment et le commerce. A Canala, le jeune homme qui vient de la tribu de Nakety s’investit beaucoup pour les jeunes en tant qu’animateur.
Face à cet engouement, sa tante qui fait partie de l’association « Les guides de Canala », lui propose de tenter l’aventure du volontariat. « J’avais envie de partir à la découverte, de voir d’autres facettes de pays que je ne connaissais pas, j’ai dit oui. » Avec un petit groupe de jeunes de la région, Jean-Pierre s’envole en janvier 2015 direction Gabès en Tunisie. Là, il s’occupe du reboisement d’une oasis, de la réhabilitation du zoo du village, il travaille avec des enfants trisomiques. Une expérience qui touche le Kanak. « Je me suis beaucoup remis en question. Je me suis dit qu’on avait la belle vie en Nouvelle-Calédonie, qu’on se plaignait de plein de choses. » De retour au pays, avec un projet de réciprocité en tête, Jean-Pierre souhaite poursuivre l’expérience. Il postule auprès de la Province Nord qui a mis en place le programme « Mobilité volontariat ». En avril 2016, le voici à Salé, petite ville du Maroc qui jouxte la capitale, Rabat. Le Calédonien est à ce moment-là en service civique international (SCI). Pour l’association « Chantiers et culture », il œuvre comme chargé d’appui des activités. Des animations auprès des enfants à l’aide aux migrants, la palette d’activités de Jean-Pierre est large.
Porté par une énergie nouvelle, le Kanak s’investit également dans plusieurs projets personnels. Il fait une formation supplémentaire en cuisine, découvre la photographie et le soroban (boulier japonais, technique qui initie les enfants au calcul mental). Surtout, il prolonge son contrat pour une année supplémentaire. Depuis avril 2017, le jeune homme de 28 ans est ainsi en volontariat de solidarité internationale (VSI). Toujours aussi impliqué auprès des enfants et étudiants, le Kanak s’est orienté vers le soutien scolaire. Débordant de projets, le Calédonien imagine un avenir tout aussi riche dès son retour sur le Caillou. « J’ai envie de mettre en place l’apprentissage du soroban au pays. J’ai aussi envie de transmettre tout ce que j’ai appris lors de mes volontariats surtout auprès des jeunes. » « Maintenant, je ne me sens plus inutile. »
par ambre@lefeivre.info
Comment appréhendez vous le référendum ? Êtes vous serein, inquiet ?
Le référendum, ça ne m’a jamais parlé, la politique et moi, ça fait deux. Mais je ne vois pas pourquoi je devrais m’inquiéter.
Quelle vie voulez-vous construire en Nouvelle-Calédonie ?
J’aimerais retrouver la Calédonie que j’ai connue dans mon enfance. J’aimerais aussi partager le soroban avec les jeunes.
Aux jeunes de Canala et à tous les autres, j'aimerais les faire bénéficier du volontariat, leur en parler. Si tous ces jeunes pouvaient faire du volontariat pendant quelques mois, qu’ils puissent voir autre chose, ça leur ferait du bien. Ce sont des jeunes qui ont du potentiel, des savoirs.
Comment la Nouvelle-Calédonie doit se développer ? Dans quels domaines ?
Le premier problème du pays, c’est la vie chère. Il faut que les politiques se mettent à la place des jeunes, voir quels métiers ils peuvent avoir, s’ils peuvent avoir accès aux formations, si elles ne sont pas trop chers. Les politiques parlent mais il n’y pas de suivi. Mais il faut que les jeunes prennent leur avenir à deux mains. Il faut que tout le monde bouge.
Face à cet engouement, sa tante qui fait partie de l’association « Les guides de Canala », lui propose de tenter l’aventure du volontariat. « J’avais envie de partir à la découverte, de voir d’autres facettes de pays que je ne connaissais pas, j’ai dit oui. » Avec un petit groupe de jeunes de la région, Jean-Pierre s’envole en janvier 2015 direction Gabès en Tunisie. Là, il s’occupe du reboisement d’une oasis, de la réhabilitation du zoo du village, il travaille avec des enfants trisomiques. Une expérience qui touche le Kanak. « Je me suis beaucoup remis en question. Je me suis dit qu’on avait la belle vie en Nouvelle-Calédonie, qu’on se plaignait de plein de choses. » De retour au pays, avec un projet de réciprocité en tête, Jean-Pierre souhaite poursuivre l’expérience. Il postule auprès de la Province Nord qui a mis en place le programme « Mobilité volontariat ». En avril 2016, le voici à Salé, petite ville du Maroc qui jouxte la capitale, Rabat. Le Calédonien est à ce moment-là en service civique international (SCI). Pour l’association « Chantiers et culture », il œuvre comme chargé d’appui des activités. Des animations auprès des enfants à l’aide aux migrants, la palette d’activités de Jean-Pierre est large.
Porté par une énergie nouvelle, le Kanak s’investit également dans plusieurs projets personnels. Il fait une formation supplémentaire en cuisine, découvre la photographie et le soroban (boulier japonais, technique qui initie les enfants au calcul mental). Surtout, il prolonge son contrat pour une année supplémentaire. Depuis avril 2017, le jeune homme de 28 ans est ainsi en volontariat de solidarité internationale (VSI). Toujours aussi impliqué auprès des enfants et étudiants, le Kanak s’est orienté vers le soutien scolaire. Débordant de projets, le Calédonien imagine un avenir tout aussi riche dès son retour sur le Caillou. « J’ai envie de mettre en place l’apprentissage du soroban au pays. J’ai aussi envie de transmettre tout ce que j’ai appris lors de mes volontariats surtout auprès des jeunes. » « Maintenant, je ne me sens plus inutile. »
par ambre@lefeivre.info
A trois mois du référendum d’autodétermination, découvrez chaque semaine, le regard que porte le « Calédonien ailleurs » de la semaine sur cette échéance. Jean-Pierre a répondu à nos questions.
Comment appréhendez vous le référendum ? Êtes vous serein, inquiet ?
Le référendum, ça ne m’a jamais parlé, la politique et moi, ça fait deux. Mais je ne vois pas pourquoi je devrais m’inquiéter.
Quelle vie voulez-vous construire en Nouvelle-Calédonie ?
J’aimerais retrouver la Calédonie que j’ai connue dans mon enfance. J’aimerais aussi partager le soroban avec les jeunes.
Aux jeunes de Canala et à tous les autres, j'aimerais les faire bénéficier du volontariat, leur en parler. Si tous ces jeunes pouvaient faire du volontariat pendant quelques mois, qu’ils puissent voir autre chose, ça leur ferait du bien. Ce sont des jeunes qui ont du potentiel, des savoirs.
Comment la Nouvelle-Calédonie doit se développer ? Dans quels domaines ?
Le premier problème du pays, c’est la vie chère. Il faut que les politiques se mettent à la place des jeunes, voir quels métiers ils peuvent avoir, s’ils peuvent avoir accès aux formations, si elles ne sont pas trop chers. Les politiques parlent mais il n’y pas de suivi. Mais il faut que les jeunes prennent leur avenir à deux mains. Il faut que tout le monde bouge.