Calédoniens ailleurs : Joëlle et Nazaire, un duo soudé malgré les obstacles

Calédoniens ailleurs : Joëlle et Nazaire, un duo soudé malgré les obstacles
Nombre de nos compatriotes font le choix de quitter la Nouvelle-Calédonie. Etudes, recherche d'emploi, envie d'ailleurs, les raisons sont multiples. Mais qui sont ces Calédoniens qui tentent l'aventure ailleurs ? Cette semaine, Joëlle, ingénieur et Nazaire, instructeur dans la Marine.
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« Dans un couple, il faut savoir être flexible, faire de concessions ». Amoureux depuis 2009, Joëlle et Nazaire ont su concilier les contraintes d’une vie étudiante et militaire. Soudé, le couple s’épaule pour réaliser ses rêves respectifs.

Si tous les deux sont originaires de l’Ile des Pins, c’est en métropole qu’ils font connaissance.  A l’époque, Nazaire est militaire depuis quelques années. Un rêve d’enfant devenu réalité pour le natif de Kunié. « C’est quelque chose que j’ai toujours voulu faire. J’ai suivi l’exemple de mon père et de mes oncles qui étaient militaires ».  Engagé dans l’armée de Terre à 20 ans, le jeune homme intègre le régiment du Génie à Charleville- Mézières.  Joëlle, elle, est portée par un autre rêve. La métisse souhaite depuis toute jeune faire ses études dans l’Hexagone. « J’étais inspirée par ma sœur qui après une école de commerce, était devenue auditrice comptable à Nouméa ».  Bonne élève, à l’aise dans les matières scientifiques, « préférant la pratique à la théorie », Joëlle effectue un BTS contrôle industriel et régulation automatique. Arrivée en 2008 à Toulouse, elle fait la connaissance de Nazaire via Facebook.  « Nazaire m’a demandé en ami car il connaissait mes cousins ». Leur amitié dure un an avant que leur relation évolue. « C’est là que les aller – retour ont commencé ». L’histoire d’amour se poursuit alors que Joëlle affine son parcours étudiant. Après un stage effectué à la Société Le Froid, l’étudiante découvre le contrôle qualité et bifurque vers cette voie. 
Le couple est amoureux depuis 2009

Elle effectue une licence pro en management qualité, sécurité, environnement à Soisson pour se rapprocher de Nazaire.  En 2011, une semaine après avoir passé ses partiels, Joëlle accouche d’une petite fille, Emma. La jeune femme mène alors de front sa vie de maman, sa vie étudiante et doit composer avec les absences de Nazaire. Elle décide de s’installer à Charleville- Mézières pour que la famille soit réunie. Problème, la ville connaît l’un des taux de chômage les plus élevés du pays et la Calédonienne a du mal à trouver du travail. « C’est un cercle vicieux, les postes étaient à deux heures de la ville et comme je n’avais pas le permis, c’était compliqué ». Décision est prise de rentrer six mois sur le Caillou avec la petite Emma pour passer son permis. En Nouvelle-Calédonie, Joëlle travaille également pour Vale. En novembre 2012, la petite famille est à nouveau réunie à Charleville- Mézières.  Si Joëlle souhaite poursuivre ses études, elle cherche d’abord du travail mais là encore, même constat. La Calédonienne profite alors que son conjoint soit en opération extérieure de longs mois pour repartir au pays. L’occasion d’enrichir son expérience professionnelle. En juillet 2014, Nazaire les rejoint avant que la famille ne rentre en métropole. L’étudiante s’installe à Besançon pour faire son master qualité et management des performances. En alternance, Joëlle effectue son stage chez Thales Underwater System à Sofia- Antipolis.
Nazaire est devenu instructeur de plongée dans la Marine et Joëlle, ingénieur qualité

Un choix motivé par la nouvelle affectation de Nazaire. Le Kanak est devenu entre temps instructeur à l’école de plongée de la Marine à Toulon. « Je voulais me spécialiser et cela m’ouvrait de nouvelles opportunités ». Diplômée mention bien en septembre 2016, Joëlle rejoint Nazaire dans le Sud. En février 2017, le couple accueille un petit Wadjena. En mai, la jeune femme trouve un poste chez Integra LifeSciences comme ingénieur qualité. Une place, dans cette entreprise internationale spécialisée dans des dispositifs médicaux, qui lui convient parfaitement. « Se dire que l’on travaille pour des produits qui peuvent sauver des vies, c’est gratifiant ». Aujourd’hui, la famille profite de sa vie à quatre et apprécie le fait de se poser. Joëlle comme Nazaire ont conscience des obstacles qu’ils ont franchi ensemble, des concessions qu’ils se sont accordés, tout cela dans le but de mener à bien leurs projets. « On fait des sacrifices maintenant mais c’est pour réaliser nos rêves. Et la famille est là aussi pour réaliser ses rêves ».

Joëlle et Nazaire a deux enfants, Emma et Wadjena
par ambre@lefeivre.info