Calédoniens ailleurs : Jordan Herry, « déterminé à faire de jolies choses »

Calédoniens ailleurs : Jordan Herry, « déterminé à faire de jolies choses »
Nombre de nos compatriotes font le choix de quitter la Nouvelle-Calédonie. Études, recherche d’emploi, envie d’ailleurs, les raisons sont multiples. Mais qui sont ces Calédoniens qui tentent l’aventure hors du Caillou ? Cette semaine, Jordan Herry, designer de mode.
 
La rencontre a lieu à la Maison de la Nouvelle-Calédonie, un soir de janvier alors que la grève paralyse le trafic parisien. Mais motivé à présenter son parcours et son travail, Jordan est là. Le Calédonien a fait le déplacement depuis Tours, là où il vit. Organisé, il est venu avec quelques créations. Serein, il explique comment et pourquoi il ira au bout de son projet de création d’entreprise. Passionné, il évoque son amour pour le design et son goût pour les « jolies choses ». Une rencontre qui illustre parfaitement l’état d’esprit du jeune homme. En dix ans, il a toujours cru en ses rêves et n’a jamais baissé les bras.

« J’ai toujours été très créatif et attiré par tout ce qui brille, tout ce qui est beau. Dès tout petit. » Si Jordan sait très tôt qu’il sera un créateur, le Calédonien envisage dans un premier temps, l’architecture. Mais les maths ne lui convenant que moyennement, il se tourne vers le métier d’architecte d’intérieur puis vers celui de designer d’objets. « De fil en aiguille, je me suis documenté sur les métiers artistiques autour du design. C’est comme cela que j’ai découvert la mode. » Son choix est alors fait : il sera designer de mode. Quelles études faire dans ce cas ? De longues recherches plus tard et un bac Génie Civil obtenu en 2009, voilà le Calédonien à Sydney au Raffle College, une école d’art et de commerce. Un choix qui parut surprenant pour certains de ses proches. Pourquoi l’Australie et pas Paris, capitale de la mode ? « Tout le monde rêvait de Paris pour étudier la mode mais moi je n’étais pas fasciné. Dans mon école, j’apprenais les arts appliqués, le dessin, la couleur… Et j’avais une initiation à la mode. » 
Jordan a toujours aimé créer

 
Si Jordan aime sa vie étudiante chez nos voisins du Pacifique, il ne tarde pas à céder aux sirènes de la capitale française. « Pour avoir cette culture de l’art, cette culture française. » « J’ai alors cherché une école qui soit en adéquation avec mes envies : celles de devenir designer d’accessoires de mode. » Il intègre la succursale nantaise de l’Atelier Chardon Savard en septembre 2010. Les premiers temps sont difficiles. « J’étais un peu à la traîne et je voulais aller vite, j’avais beaucoup d’ambition. » S’il manque de se faire virer selon ses propres dires, les cours de couture changent la donne. « J’ai eu une révélation. » Au final, Jordan sort diplômé comme créateur de mode et major de promo en 2013. Ses bons résultats lui permettent de décrocher une formation chez Robert Clergerie, un créateur de chaussures françaises. « J’ai adoré. C’était du concret et j’ai été formé par un meilleur ouvrier de France. » L'étudiant multiplie ensuite les stages jusqu’en 2015. « J’avais envie de créer ma marque mais comment faire ? » Débordant d’idées mais les pieds sur terre, le Calédonien trouve une place d’assistant directeur artistique chez une petite maison de haute couture parisienne On aura tout vu. En trois ans, le jeune homme va toucher à tous les postes et se frotter au monde sans pitié de la mode. « J’ai autant appris à gérer un business que créer. »
 
Les créations de Jordan Herry

Début 2018, il signe une rupture conventionnelle pour enfin se lancer. "Je tournais en rond." Un déménagement à Tours plus tard, il élabore sa marque de sacs à main : Jordan Herry Paris. « Je suis revenu à mes premières amours et les sacs sont moins chers à produire. » Consciencieux, Jordan y va pas à pas. Recherche d’usines, démarchage de fournisseurs et de fabricants, élaboration des modèles, prise de contact avec des points de vente… Le Calédonien veut se donner les moyens de réussir. Et si 2020 devait être l’année de la mise en vente de ses modèles, la crise sanitaire liée à la pandémie de coronavirus est passée par là. Les cartes ont été rebattues. « Pendant le confinement, tout était à l’arrêt alors j’ai bossé comme freelance en tant que styliste modeliste pour une entreprise para-médicale. » Mais rien n’arrête Jordan. « J’ai avancé sur mon business plan et je relance petit à petit mes commandes. » « Je suis plus motivé que jamais et suis déterminé à faire de jolies choses », conclut-il en qualifiant son parcours.  
 
Pour découvrir le créateur Jordan Herry

par ambre@lefeivre.com 

Pour découvrir les créations de Jordan 
https://www.instagram.com/jordanherryparis/ 
https://www.facebook.com/jordanherryparis/