Calédoniens ailleurs : Lyvaï Faïnicka, un succès à l’américaine

Calédoniens ailleurs : Lyvaï Faïnicka, un succès à l’américaine
Nombre de nos compatriotes font le choix de quitter la Nouvelle-Calédonie. Etudes, recherche d'emploi, envie d'ailleurs, les raisons sont multiples. Mais qui sont ces Calédoniens qui tentent l'aventure ailleurs ? Cette semaine, Lyvaï Faïnicka, futur ingénieur en génie de l’eau.
Étudiant au Québec, ancien as du football américain, Lyvaï a fait sienne les principes de l’american way of life. "Se dire que tout est possible, qu’il y a des opportunités, beaucoup travailler et les réaliser". Futur ingénieur en génie des eaux, le Calédonien met toutes les chances de son côté pour atteindre ses objectifs. 

Originaire d’ Ouvéa par son père, le jeune homme a toujours été bercé par la culture américaine. Au collège, il fait du base-ball pendant plusieurs années. « La ligue était juste à côté de chez moi et ce sport, qui n’était pas courant, m’a plu ». Un engouement qui lui permet d’intégrer l’équipe junior de Nouvelle-Calédonie et de participer à des compétitions régionales. Au lycée, il se tourne vers l’athlétisme, l’occasion de « développer son côté athlétique ».  Excellent élève, titulaire d’un bac S avec mention, Lyvaï imagine un temps faire médecine. Mais « un gros down » en Terminale, en 2008, rebat les cartes de son avenir. Sur les conseils de sa sœur, il remplit un dossier de candidature pour le programme Mobilité Québec. « J’avais besoin de voler de mes propres ailes ». Retenu par l’organisme, le Calédonien s’envole en août 2009 au Canada.

Alors que rien ne l’y destinait, Lyvaï a fait une belle carrière dans le football américain

Au CEGEP de Jonquière, il passe sur trois ans un diplôme d’études collégiales en génie industriel. « C’était le programme qui me semblait le plus général. Je pourrais me spécialiser plus tard ». Deux jours après son arrivée, il tombe sur une annonce pour un camp d’entraînement en vue de sélectionner des joueurs pour l’équipe de football américain. Hasard ou destin, Lyvaï tente sa chance et réussit les tests. « Ce sport m’avait toujours fait rêver, je voyais le côté très américain ». Le début d’une belle aventure footballistique.  Au sein de l’équipe Les Gaillards de Jonquière, le Calédonien est sur la ligne défensive.
Le Calédonien vit depuis 7 ans au Québec


Lyvaï apprend vite et bien. « Nous étions en division 3, la plus faible du Québec mais ça m’a permis de jouer et de m’améliorer ».  Le jeune homme se donne à fond. « J’étais à 100%, je m’entraînais beaucoup surtout que la saison dure trois mois ».  Un investissement qui porte ses fruits. Dès la 2è saison, l’étudiant est repéré par l’un des meilleurs entraîneurs du Canada. Décidé à mener de front vie sportive et vie étudiante, Lyvaï redouble d’efforts. Il multiplie les entraînements, passe de 80 à 110 kilos tout en muscles, fait une session supplémentaire au CEGEP pour améliorer ses chances d’entrer à l’université et termine meilleur joueur de ligne de sa division. Au début de l’année 2014, il intègre l’université Laval de la ville de Québec. Son équipe de football américain, Le rouge et or, est la plus titrée au Canada.

our parvenir au top, le Calédonien est passé de 80 à 110 kilos, tout en muscles

Pendant trois ans, le jeune homme ne ménage pas sa peine. « J’avais tout à prouver, je n’avais pas de pression car je partais de loin ».  A 24 ans, il doit mettre un terme à sa carrière. Pour jouer en équipe universitaire, il y a une limite d’âge maximum. Lyvaï la termine de la plus belle des manières, en gagnant le championnat universitaire canadien. Engagé un cursus de quatre ans, il se recentre sur ses études. Le jeune homme a fait le choix de se spécialiser dans le génie de l’eau. « Cette ressource est essentielle. Venant de Nouvelle-Calédonie, où l’eau n’est pas forcément une ressource abondante, j’étais d’autant plus concerné ».  Bien dans ses crampons, Lyvaï vit sereinement la fin de sa carrière universitaire. « C’est un chapitre de ma vie qui s’est terminé mais j’ai profité à 100%. Il faut être capable de passer à autre chose ». Tourné vers l’avenir, le Calédonien n’aspire qu’à une chose : terminer ses études avec brio. Et après, continuer en maîtrise ou chercher du travail mais toujours avec cet american touch.

Lyvaï revient pour "Calédoniens ailleurs » sur son parcours: 
Lyvaï revient pour « Calédoniens ailleurs » sur son parcours
par ambre@lefeivre.info