Calédoniens ailleurs : Manon Bergon jongle entre l’imprévisible et la passion

Calédoniens ailleurs : Manon Bergon jongle entre l’imprévisible et la passion
Nombre de nos compatriotes font le choix de quitter la Nouvelle-Calédonie. Etudes, recherche d'emploi, envie d'ailleurs, les raisons sont multiples. Mais qui sont ces Calédoniens qui tentent l'aventure ailleurs ? Cette semaine, Manon Bergon, consultante en management.
 
« J’ai un parcours imprévisible. Il a évolué au fur et à mesure que je me suis construite. » A 23 ans, Manon est une jeune consultante en management qui a de l’énergie à revendre. Heureuse de son métier, la Calédonienne s’est aventurée sur plusieurs chemins avant de trouver sa voie. Plus jeune, la Nouméenne ne jure que par le cirque. C’est à huit ans que Manon découvre cette activité. « J’ai tout de suite adoré. On travaille à la fois le côté sportif et le côté artistique » Passionnée, l’adolescente « y consacre une bonne partie de sa vie ». Au lycée, c’est tout naturellement dans ce domaine qu’elle envisage une carrière. « Je voulais travailler dans le management de la culture. »
 
Manon est passionnée de cirque. Elle est restée de longues années à l'école du cirque de Nouvelle-Calédonie

Excellente élève, bachelière à 17 ans, Manon décide d’intégrer l’EGC. « L’école me convenait et je voulais rester sur le territoire surtout que j’étais encore mineure. » Après un bac ES mention Très bien avec félicitations du jury, elle se classe première au concours d’entrée de l’école. Le premier semestre terminé, la Calédonienne décide de postuler au concours d’entrée de l’Institut d’Etudes Politiques (IEP) de Toulouse sur les conseils de sa mère. « J’ai fait les démarches car il y avait des spécialisations dans la culture. » Reçue à l’IEP, Manon s’envole pour la métropole trois semaines plus tard. L’installation est rude. « Les six premiers mois ont été très difficiles. J’étais encore mineure, seule, je n’étais pas préparée dans ma tête. Pour les cours aussi, j’ai eu du mal à comprendre l’esprit critique que l’on attendait à Sciences-Po. » Malgré tout, Manon valide sa première année.
 
Manon a fait tout sa scolarité à l'IEP et TBS

L’année suivante, l’étudiante décide de relever un nouveau défi : faire un double cursus avec l’école de commerce de la ville, la Toulouse Business School (TBS). « Ca m’a tout de suite parlé. D’autant que les cours à l’EGC m’avaient beaucoup plu. » En troisième année, elle intègre ce cursus et alterne jusqu’à sa dernière année, un an à l’IEP et un an à TBS. Un parcours riche qui lui permet de faire un semestre à Barcelone et de nombreux stages. Ces expériences professionnelles lui ouvrent ainsi les yeux sur son choix de métier. « Je me suis aperçue que le monde de la culture avait un côté précaire et je me suis posée la question de savoir si ce milieu était fait pour moi. » Lors de son année de césure, Manon tente tout autre chose : le consulting. « J’aime bien le côté généraliste et le fait qu’il n’y ait pas de routine. » Elle effectue notamment un stage de six mois au Club Med à Sydney. « Je gérais la clientèle du Pacifique, faisais du recrutement et du business developpment. C’était génial. »
 
Manon a fait des stages dans le Pacifique et en métropole

Sa cinquième année, elle retourne à Barcelone et se spécialise dans le tourisme portée par sa dernière expérience. Mais pour son stage de fin d’études en janvier 2018, Manon choisit finalement le consulting chez PWC. La jeune femme a le nez fin puisque six mois après, là voilà embauchée. « Ca me plaît vraiment. Je vois des secteurs d’activité et des services différents. » La jeune diplômée n’en oublie pas moins ses premières amours. « Le cirque reste toujours une passion. Peut-être que plus tard j’y reviendrais via un engagement associatif. Mais je m’épanouis dans mon travail actuel. »

par ambre@lefeivre.info 
 
A quatre mois du référendum d’autodétermination, découvrez chaque semaine, le regard que porte le « Calédonien ailleurs » de la semaine sur cette échéance. Manon a répondu à nos questions.
Comment appréhendez vous le référendum ? Etes vous sereine, inquiète ?

Je ne suis pas inquiète. Il est temps qu’il arrive, on a attendu le dernier moment. Cette incertitude a fait monter des choses que l’on ne voyait pas à Nouméa avant.

Reviendriez-vous vivre en Nouvelle-Calédonie quelque soit le résultat du vote ? 

Ce n’est pas ça la question je pense. C’est qu’est ce qui se passe après. On n’a pas d’informations sur ça. On ne réfléchit pas au-delà. Donc ça dépendra de ce qui se passe ensuite. Je reste Calédonienne avant tout, ça restera toujours chez moi.

Quelle vie voulez-vous construire là-bas ?

Je serai toujours attachée à l’école de cirque : elle fait beaucoup de choses et elle n’est pas forcément récompensée. J’ai à cœur de m’investir dans ce domaine là.

Comment la Nouvelle-Calédonie doit se développer ? Dans quels domaines ? 

Dans le tourisme responsable et le développement des activités sportives et culturelles pour canaliser la jeunesse. Celles-ci devraient encourager et soutenues.