Nombre de nos compatriotes font le choix de quitter la Nouvelle-Calédonie. Etudes, recherche d’emploi, envie d’ailleurs, les raisons sont multiples. Mais qui sont ces Calédoniens qui tentent l’aventure ailleurs ? Cette semaine, Margaux Boisserand, comédienne et marionnettiste.
La scène, c’est sa vie. Là où Margaux peut s’exprimer totalement, là où elle s’oublie, là où elle se sent la plus libre.
C’est par un concours de circonstances que la Nouméenne découvre le théâtre. Bègue, la petite fille suit les conseils de son orthophoniste et prend des cours dès ses 7-8 ans pour l’aider à mieux s’exprimer. Le coup de foudre est immédiat. « Ce qui m’a plu, en dehors du fait de guérir mon bégaiement, c’est d’être quelqu’un d’autre. La scène est un terrain de jeu énorme. » La Calédonienne suit les cours d'Isabelle de Haas au sein de Pacifique et Compagnie, et ce, jusqu’au lycée. Dès le collège, Margaux décide de devenir comédienne. Un bac L option théâtre obtenu en 2009 et voilà l’artiste en herbe à l’université Bordeaux Montaigne en licence d’arts du spectacle. Si l’étudiante est satisfaite de son choix, elle veut également « bouffer du plateau ». En deuxième année, elle décide de passer le concours du Conservatoire de Bordeaux. « J’avais envie d’avoir une vraie pratique professionnalisante. »
Acceptée, la Calédonienne organise son temps entre ses cours à l’université la journée et le conservatoire le soir. A l’université, elle est initiée aux marionnettes. Une révélation pour la jeune femme. « J’aime donner vie à quelque chose d’inanimé. C’est art humble. Il faut être à la fois à fond et savoir s’effacer. Ça décuple l’imagination. » Sa licence en poche en 2013, Margaux peut alors se concentrer sur les cours du conservatoire. Elle obtient ainsi le Certificat d’Etudes Théâtrales (CET) avant de passer un autre concours pour intégrer le cycle d’orientation professionnel du conservatoire. Passionnée par les marionnettes, Margaux s’investit encore plus, apprenant seule à construire les figurines. Elle en fait le thème principal de son travail de fin d’études. « J’ai présenté un spectacle de 30 minutes baptisé Le chant du Caillou. L’histoire portait sur la relation entre un Kanak et un homme blanc, l’explorateur. Les textes étaient les miens et ceux d’auteurs locaux. » Détentrice d’une Diplôme d’Etudes Théâtrales (DET) en 2016, Margaux se lance comme comédienne - marionnettiste. Une belle mais périlleuse aventure. « A la sortie du conservatoire, personne n’attend personne. On ne nous a pas appris comment ça allait être dehors. »
La première année, Margaux participe à plusieurs petits projets montés par des amis. Avec des proches, également dans le milieu, elle monte le collectif La Naine rouge (du nom d’une petite étoile ndlr). Une belle idée mais un vrai parcours du combattant. Les démarches administratives sont nombreuses et les financements longs à obtenir. « J’ai passé plus de temps en rendez-vous que sur scène cette année- là. » L’idée de la petite troupe est de créer des spectacles de marionnettes à destination du jeune public mais aussi de proposer des ateliers de médiation culturelle. Le quatuor souhaite au-delà « de faire de la culture, faire du social et du sociétal, engager la discussion. » Leur première création La soupe à la conspiration voit le jour en juin 2017. Le thème : avertir les enfants quant aux dangers de la surconsommation et des écrans. En parallèle, Margaux intègre La Compagnie du Sûr Saut qui propose dans les villages médiévaux des spectacles déambulatoires. La Calédonienne ne manque pas de projets. Elle joue Un Caillou à la dérive (là encore un clin d’œil à sa Nouvelle-Calédonie natale) avec La Compagnie du Sûr Saut et vient de terminer avec La Naine rouge, Souvenirs de nez crochus sur la place des femmes et des sorcières. Si son quotidien d'artiste est parfois compliqué, Margaux l'assure : « C’est un rêve d’enfant qui s’est réalisé. Un rêve dur à porter mais je ne me vois rien faire d’autre. »
par ambre@lefeivre.com
C’est par un concours de circonstances que la Nouméenne découvre le théâtre. Bègue, la petite fille suit les conseils de son orthophoniste et prend des cours dès ses 7-8 ans pour l’aider à mieux s’exprimer. Le coup de foudre est immédiat. « Ce qui m’a plu, en dehors du fait de guérir mon bégaiement, c’est d’être quelqu’un d’autre. La scène est un terrain de jeu énorme. » La Calédonienne suit les cours d'Isabelle de Haas au sein de Pacifique et Compagnie, et ce, jusqu’au lycée. Dès le collège, Margaux décide de devenir comédienne. Un bac L option théâtre obtenu en 2009 et voilà l’artiste en herbe à l’université Bordeaux Montaigne en licence d’arts du spectacle. Si l’étudiante est satisfaite de son choix, elle veut également « bouffer du plateau ». En deuxième année, elle décide de passer le concours du Conservatoire de Bordeaux. « J’avais envie d’avoir une vraie pratique professionnalisante. »
Acceptée, la Calédonienne organise son temps entre ses cours à l’université la journée et le conservatoire le soir. A l’université, elle est initiée aux marionnettes. Une révélation pour la jeune femme. « J’aime donner vie à quelque chose d’inanimé. C’est art humble. Il faut être à la fois à fond et savoir s’effacer. Ça décuple l’imagination. » Sa licence en poche en 2013, Margaux peut alors se concentrer sur les cours du conservatoire. Elle obtient ainsi le Certificat d’Etudes Théâtrales (CET) avant de passer un autre concours pour intégrer le cycle d’orientation professionnel du conservatoire. Passionnée par les marionnettes, Margaux s’investit encore plus, apprenant seule à construire les figurines. Elle en fait le thème principal de son travail de fin d’études. « J’ai présenté un spectacle de 30 minutes baptisé Le chant du Caillou. L’histoire portait sur la relation entre un Kanak et un homme blanc, l’explorateur. Les textes étaient les miens et ceux d’auteurs locaux. » Détentrice d’une Diplôme d’Etudes Théâtrales (DET) en 2016, Margaux se lance comme comédienne - marionnettiste. Une belle mais périlleuse aventure. « A la sortie du conservatoire, personne n’attend personne. On ne nous a pas appris comment ça allait être dehors. »
La première année, Margaux participe à plusieurs petits projets montés par des amis. Avec des proches, également dans le milieu, elle monte le collectif La Naine rouge (du nom d’une petite étoile ndlr). Une belle idée mais un vrai parcours du combattant. Les démarches administratives sont nombreuses et les financements longs à obtenir. « J’ai passé plus de temps en rendez-vous que sur scène cette année- là. » L’idée de la petite troupe est de créer des spectacles de marionnettes à destination du jeune public mais aussi de proposer des ateliers de médiation culturelle. Le quatuor souhaite au-delà « de faire de la culture, faire du social et du sociétal, engager la discussion. » Leur première création La soupe à la conspiration voit le jour en juin 2017. Le thème : avertir les enfants quant aux dangers de la surconsommation et des écrans. En parallèle, Margaux intègre La Compagnie du Sûr Saut qui propose dans les villages médiévaux des spectacles déambulatoires. La Calédonienne ne manque pas de projets. Elle joue Un Caillou à la dérive (là encore un clin d’œil à sa Nouvelle-Calédonie natale) avec La Compagnie du Sûr Saut et vient de terminer avec La Naine rouge, Souvenirs de nez crochus sur la place des femmes et des sorcières. Si son quotidien d'artiste est parfois compliqué, Margaux l'assure : « C’est un rêve d’enfant qui s’est réalisé. Un rêve dur à porter mais je ne me vois rien faire d’autre. »
Margaux et le collectif de La Naine rouge propose un nouveau spectacle : Souvenirs de nez crochus
par ambre@lefeivre.com