Calédoniens ailleurs : Mathieu Robazza, à la conquête d'un nouveau ciel

Calédoniens ailleurs : Mathieu Robazza, à la conquête d'un nouveau ciel
Nombre de nos compatriotes font le choix de quitter la Nouvelle-Calédonie. Études, recherche d'emploi, envie d'ailleurs, les raisons sont multiples. Mais qui sont ces Calédoniens qui tentent l'aventure ailleurs ? Cette semaine, Mathieu Robazza, étudiant ingénieur à l'École centrale de Nantes.

 
« Dès l'enfance, j'ai eu envie de devenir pilote. » Pour Mathieu, un appareil dans les airs, c'est une sensation de liberté, une prouesse technique, une passion familiale. Si le Calédonien se donne les moyens de réussir son projet, le jeune homme rêve plus loin, plus haut. Voler dans le ciel, c'est bien, partir à la conquête de nouveaux espaces, c'est mieux. 

Le métis tahitien n'a jamais dévié de son envie de devenir pilote. Il excelle au concours australien de mathématiques plusieurs années de suite, il obtient en 4e son Brevet d'initiation aéronautique, il participe aux Olympiades de géosciences au lycée. En 1re, le Nouméen se voit délivrer sa licence de pilote privé, ce qui lui permet de s'élancer seul dans les airs. Titulaire d'un bac S mention Très bien en 2015, il intègre la prépa scientifique à Jules Garnier. Les cours dispensés l’incitent à devenir ingénieur. « Cela me permet de mieux comprendre la machine, comment ces engins volent. Je trouve que c'est plus simple de devenir ingénieur puis pilote, car on a plus de compétences et de connaissances. » « Ça m'assure également un parachute si je ne peux pas ou plus piloter. » 
 
Depuis l’enfance, Mathieu rêve de devenir pilote

Avec ce nouvel objectif, d'autres possibilités s'ouvrent à Mathieu. Notamment l'idée de devenir pilote d'essai. Les concours passés, l'étudiant choisit d'intégrer l'École Centrale de Nantes en 2018. Tout naturellement, le jeune homme se spécialise en aéronautique en deuxième année. Si le Calédonien se distingue dans les études, il cherche également à se surpasser dans ses projets personnels. En janvier de cette année, Mathieu est sélectionné sur dossier pour être ambassadeur aéronautique de France. Il officie ainsi comme cadet de l'air pendant deux semaines. Un bon moyen de vivre en partie son rêve et de se faire des contacts. Fan de voile – « j'aime aussi la complexité, le mécanisme d'un bateau » - cet ancien compétiteur en Hobicat 16, effectue un « stage ouvrier » en juin 2019 sur le voilier America II US426, l'un des navires de l'America Cup
 
Fan d’aviation, le Calédonien est également passionné de voile. Il a d’ailleurs effectué un stage ouvrier sur le voilier America II l’un des navires de l’America Cup.  ​​​​​​​

L’année 2020 promet d’être tout aussi dense. Dans six mois, le Calédonien passera l’Alpha Tango Papa Lima (ATPL), la licence nécessaire pour devenir pilote de ligne. Un certificat qui pourrait lui permettre d’intégrer les cadets d’Air France. « C’est la voie royale pour devenir pilote. » Avant ça, c’est dans le désert marocain qu’il s’apprête à faire des prouesses. En février, il participera au 4L Trophy, un rallye raid solidaire réservé aux jeunes. Côté études, celui qui prend Thomas Pesquet pour modèle prévoit pour sa troisième année de faire un double diplôme dans l’aérospatial. « J’hésite entre Georgia Tech aux USA, Polytechnique Montréal ou Polytechnico Milano. » 
 
En 2019, il est sélectionné pour être un cadet de l’air pendant deux semaines à Londres

Un titre supplémentaire qui lui permettrait de toucher du bout des doigts son rêve le plus fou : piloter des navettes spatiales. « Je voulais être à la base pilote d’une machine complexe. Si des offres sont ouvertes, je vais postuler. Mais je ne me fais d’illusion. Il y a le rêve réalisable et le rêve irréalisable. Astronaute, ce serait cool, mais c’est impossible alors que pilote, pour moi, c’est possible. » En attendant de toucher les étoiles, elles se reflètent déjà dans ses yeux. 
 
En février, Mathieu et son coéquipier participeront au 4L Trophy, un rallye raid solidaire dans le désert marocain 

Par ambre@lefeivre.com