Calédoniens ailleurs : Niméra Poidyaliwane, un choix d'études payant

Calédoniens ailleurs : Niméra Poidyaliwane, un choix d'études payant
Nombre de nos compatriotes font le choix de quitter la Nouvelle-Calédonie. Études, recherche d’emploi, envie d’ailleurs, les raisons sont multiples. Mais qui sont ces Calédoniens qui tentent l’aventure ailleurs ? Cette semaine, Niméra Poidyaliwane, en école d’ingénieur. 
 
Niméra rêvait de s’envoler vers d’autres contrées pour suivre ses études. Elle arrête alors son choix sur le Québec. Pari réussi. La Calédonienne se félicite chaque jour un peu plus d’avoir pris cette décision. 

« Dès le collège, j’ai eu envie de partir. Il y a plus de choix d’études à l’étranger et j’avais des envies d’ailleurs. » Attirée par les pays anglo-saxons, Niméra entend parler du dispositif Mobilité Québec par des amis. Après un bac S en 2014, la Kanak qui imagine devenir architecte ou designer, postule à ce programme. En parallèle, la jeune femme originaire de Poindimié multiplie les démarches pour rejoindre le Canada. Elle est ainsi acceptée en design à l’université de Montréal. Mais c’est avec le dispositf Mobilité Québec que la Calédonienne décide de partir. « Le processus dure sur plusieurs mois. Il y a une série de tests à passer. Sur une centaine de candidats, nous n’étions que treize à partir au final. » Niméra choisit de se spécialiser dans le génie industriel« C’est un programme qui m’a plu car il peut s’appliquer à de nombreux domaines d’activités : hôpital, police, entreprise manufacturière… Il y a plusieurs spécialités : planification, RH, ergonomie, contrôle qualité.  C’est un métier où le challenge est de constamment améliorer les process de production. » 
 
Niméra est installée au Québec depuis 2015

En août 2015, direction Trois-Rivières pour intégrer le CEGEP passer un Diplôme d’Etudes Collégiales (DEC) en Technologie du Génie Industriel. L’idée étant via le dispositif Mobilité Québec d’obtenir l’équivalent d’un DUT et de rentrer rapidement sur le marché du travail. Niméra s’acclimate très vite. « Nous étions une classe de treize. J’aime beaucoup le système éducatif au Québec où tout est mis en place pour la réussite des élèves. » Son stage en deuxième année dans une entreprise de conception de meubles lui permet de décrocher un emploi à temps partiel les étés suivants. Diplômée en mai 2018, Niméra choisit de continuer alors qu’elle aurait dû rentrer via le dispositif. « Je me sentais très bien dans mes études, je voulais avoir une formation supplémentaire et avais envie de devenir ingénieur. » Très bonne élève, elle est alors sélectionnée sur dossier pour intégrer Polytechnique à l’université de Montréal. Le diplôme s’obtient sur quatre ans avec une spécialisation la dernière année. « Je n’ai pas encore choisi mais j’aimerais aller vers le développement durable. Voir comment réduire l’empreinte écologique d’une entreprise via le génie industriel.» 
 
Titulaire d'un DEC en Génie Industriel, la Calédonienne est à Polytechnique pour devenir ingénieur

Après une première année intense, la Kanak savoure sa deuxième année, elle qui a obtenue une bourse de la province Nord. « Je m’investis pas mal dans la vie étudiante : je crée et gère des évènements. » L’avenir, Niméra l’imagine au Canada tout d’abord. « J’aimerais rester au moins deux ans au Québec pour intégrer l’ordre des ingénieurs (une particularité canadienne ndlr). Si j’ai une opportunité, j’irais travailler à l’étranger pour pouvoir me faire une expérience. » Quant à la Nouvelle-Calédonie, l’étudiante y a de nombreux projets. « Je regarde déjà les offres d’emplois. Je pourrais postuler dans plusieurs branches. Plus tard, j’aimerais me spécialiser et avoir ma propre entreprise. Pourquoi pas une firme de consultants. » 
 

« C’est important de partir pour se rendre compte de la chance que l’on a en Nouvelle-Calédonie et pour s’ouvrir aux autres mentalités. » 


par ambre@lefeivre.com