Calédoniens ailleurs : Peter Shekleton aux quatre coins du monde

Calédoniens ailleurs : Peter Shekleton aux quatre coins du monde
Nombre de nos compatriotes font le choix de quitter la Nouvelle-Calédonie. Études, recherche d’emploi, envie d’ailleurs, les raisons sont multiples. Mais qui sont ces Calédoniens qui tentent l’aventure ailleurs ? Cette semaine, Peter Shekleton, installé à Londres. 
 
La Nouvelle-Calédonie, territoire métissé, terre multiculturelle, insuffle-t-elle le goût du voyage ? «Quand on est Calédonien, on grandit avec plusieurs cultures, on en a une appréciation différente. Quand on voyage beaucoup, on veut perpétuer ça tout en recherchant le dépaysement. » Pour Peter, parcourir le monde, c’est rechercher l’inédit, découvrir l’autre, à l’image de ce que les Calédoniens peuvent connaître sur le Caillou. 

Et si le jeune homme aime sillonner le globe, c’est aussi parce que l’envie d’ailleurs coule dans ses veines. Son histoire familiale résonne aux quatre coins du monde. Son père, calédonien-australien rencontre sa mère, britannique, à Manille dans les années 70. Le couple, de retour sur le Caillou, développe le tourisme local et multiplie les voyages. Peter suit le mouvement dès sa venue au monde en 1982. « J’ai toujours voyagé. Dès que je suis né, j’ai voyagé. » C’est tout naturellement que le Calédonien fait ses études autour du monde. Bachelier à 16 ans en Nouvelle-Calédonie, Peter s’envole pour l’Angleterre obtenir un bac international à la Sevenoaks School. Féru de politique, d’histoire et intéressé par les relations internationales, l’étudiant fait un bachelor European Social Politics Studies à l’University College London.Une formation qui lui permet de passer une année dans une université berlinoise. 
 
Peter a visité 93 pays et ne compte pas s’arrêter là 

Diplômé en 2004, le revoilà dans le Pacifique. Un stage pendant son cursus dans la salle de marchés d’American Express à Sydney le convainc de travailler dans la finance. « J’avais trouvé le milieu très dynamique. » Fort de cette première expérience professionnelle, Peter reprend ses études un an plus tard. En master Political Economy à la London School of Economics, il a encore une fois l’occasion de voyager. Le Calédonien effectue six mois de stage à la Commission Européenne à Bruxelles au commerce extérieur.« Une expérience sympa mais je n’avais pas envie de refaire des concours pour travailler pour la Commission Européenne et puis la finance m’intéressait vraiment. » En septembre 2007, le franco-britannique intègre la Royal Bank of Scotland. Épargné par la crise financière, le banquier connaît toutefois « sept ans de montagnes russes. »
 
Banquier d’affaires pour une banque chinoise, Peter voyage régulièrement en Asie 

Son goût du voyage lui ouvre de nouvelles portes professionnelles. En 2014, le jeune homme est recruté par CLSA, une banque chinoise succursale de Citic Securities. « Ils cherchaient quelqu’un à Hong Kong pour ouvrir une salle de marchés. » Peter s’installe ainsi un an en Asie, heureux d’être un peu plus près de son Caillou. Depuis 2016, le Calédonien est de retour à La City. Toujours pour CLSA, Peter est director emerging market fiexd income sales, l’équivalent de banquier d’affaires. « Je fais notamment du trading d’obligations des marchés émergents en Asie Pacifique. » Un quotidien absorbant de financier qui n’a jamais empêché Peter de voyager. « Il y a un club aux États-Unis qui s’appelle le Travelers’ Century Club, tu le rejoins quand tu as visité 100 pays. J’en ai fait 93. » De ses nombreux voyages, le Calédonien garde surtout en tête les magnifiques paysages de Géorgie, du Costa Rica – « un pays qui m’a beaucoup fait penser à la Nouvelle-Calédonie », du nord de la Norvège. Il conserve un précieux souvenir de son escapade sur les îles Féroé, situées entre l’Islande et la Norvège et de son séjour en Ouzbékistan, sur la route de la soie. Malgré une vie à l’internationale, la Nouvelle-Calédonie reste pour Peter son port d’attache. « Je me sens principalement Calédonien. » D’ailleurs, ses projets devraient l’amener à revenir plus près du territoire. « Peut-être vais-je retravailler en Asie. En tout cas, mes prochains voyages se feront plus dans le Pacifique. Mon père, fin connaisseur, a prévu de me faire découvrir la Papouasie-Nouvelle-Guinée, les Marquises et Fidji. »
 
Sportif, le Calédonien profite de ses voyages pour mêler ces deux passions 

par ambre@lefeivre.com 
Franco-anglo-australien, londonien, financier, comment Peter vit-il le Brexit ?
« C’est décevant, c’est une immense bêtise. Londres, qui est une ville multiculturelle, est à majorité contre le Brexit. C’est peut-être une opportunité sur quelques niveaux mais on va perdre énormément de talents. On a un risque d’avoir une sortie forcée et ça risque d’être très dur. Ca va aussi être négatif pour l’Union européenne au niveau politique et au niveau économique. Il va y avoir un manque à gagner énorme. »