Calédoniens ailleurs : Samantha Honda, graine de championne

Calédoniens ailleurs : Samantha Honda, graine de championne
Nombre de nos compatriotes font le choix de quitter la Nouvelle-Calédonie. Études, recherche d’emploi, envie d’ailleurs, les raisons sont multiples. Mais qui sont ces Calédoniens qui tentent l’aventure hors du Caillou ? Cette semaine, Samantha Honda, basketteuse.
 
Un mental à toute épreuve. Voilà la force de Samantha, jeune sportive qui est en passe de percer dans le basket malgré les difficultés. Un esprit de battante auquel s’ajoute une énergie incroyablement positive. 

Grande sportive dès son plus jeune âge, la Calédonienne originaire de Voh se prend de passion pour le basket. « Je faisais de la gym et ce qui m’a plu dans le basket, c’est le côté esprit collectif, on gagne ensemble, on perd ensemble. J’aimais aussi le côté tactique du jeu. » Samantha se révèle rapidement aussi douée qu’enthousiaste pour ce sport. Licenciée du club du Mont-Dore, elle intègre la pré-sélection nationale des moins de dix-neuf ans à seulement douze ans. En 2013, elle fait partie de la sélection senior pour les Océanias. Elle est alors à treize ans et demi, la plus jeune sélectionnée. En 2014, là voilà au sein de la sélection des moins de dix-neuf ans avec qui elle effectue ses premiers Jeux du Pacifique l’année suivante. Pourquoi alors ne pas tenter sa chance comme basketteuse professionnelle ? « Je voulais découvrir le niveau métropolitain et j’avais dans l’idée de partir faire des études de sport. » L’adolescente décide d’intégrer un centre de formation. Retenue à celui de Calais, elle s’envole pour l’Hexagone en 2017, année de son bac. « C’était un coup de poker pour eux. Ils me recrutaient uniquement sur vidéo, il fallait que je sois très bien entraînée. »
 
Basketteuse en passe de devenir pro, Samantha a participé à deux Jeux du Pacifique

Son arrivée au club Côte d’Opale Basket (COB) Calais se passe non sans quelques ajustements. « J’ai découvert que le jeu était différent de celui pratiqué en Nouvelle-Calédonie. Ici, il y avait plus de prises d’initiative et le but était de marquer un panier à tout prix. J’ai dû m’adapter. Ça a été assez long. » Mais la Calédonienne sait rapidement rebondir. « En décembre, quatre mois après mon arrivée, je m’entraînais avec les pros de la Ligue féminine 2. Quelques mois plus tard, j’ai eu mon bac S mention assez bien. » Samantha continue sur sa lancée et la saison suivante, la sportive intègre le groupe des douze professionnelles de l’équipe de L2 du club. « On ne joue pas, ‘on fait le banc’ comme on dit mais on s’entraîne avec elle et on peut être sur la feuille de match. » La Calédonienne débute dans le même temps sa licence STAPS à l’université de la Côte d’Opale tout en faisant des compétions avec l’équipe de nationale 3. Cette année-là, Samantha apprend la rigueur d’une vie de sportive de haut niveau où l’improvisation et les temps morts n’ont pas leur place. « J’ai dû trouver mon rythme entre les entraînements quotidiens et les cours. C’est beaucoup d’organisation. C’est gérable mais il faut bosser et se mettre à fond sur le sport et le scolaire car c’est important d’avoir un bagage. »
 
La saison prochaine, la Calédonienne jouera au Côte d’Opale Basket (COB) Calais

Après une pause dans le Pacifique durant laquelle la Calédonienne effectue ses seconds jeux aux Samoa, Samantha change de club. Pour la saison 2019-2020, la basketteuse fait partie du GBF Gravelines. Une nouvelle vie s’ouvre alors pour la jeune femme. « J’intégrais une équipe qui évoluait en nationale 2 (deux niveaux en dessous de la L2 ndlr), j’étais montée d’un niveau par rapport à la saison précédente, je continuais mes études tout en étant rémunérée. » Coup de théâtre une semaine avant le début du championnat. « L’équipe a dû faire forfait général à cause d’un souci financier. Tout le monde a été en quelque sorte viré. » Samantha change de club en urgence et trouve une place au club de Loon Plage (entre Calais et Dunkerque ndlr). « Je me suis retrouvé en pré-national (en-dessous de la nationale 3). Ce fut très compliqué sur le coup car c’était le début de ma carrière et j’étais déclassée. » Mais rien n’arrête la sportive qui a choisi de faire de cette épreuve une force. « Je me suis relevée. Je me suis éclatée cette saison. J’ai pris ce mal pour un grand bien car j’ai pris confiance en moi, j’ai pu m’ouvrir. » Un état d’esprit qu’elle a gardé alors que la pandémie de Covid-19 a donné lieu à une saison blanche pour le basket. « J’ai été coupée dans mon élan. La crise sanitaire a fait du mal au monde du basket. Heureusement j’ai pu m’entraîner seule tous les jours mais cette année a été très compliquée. » La saison prochaine devrait démarrer sous de meilleurs auspices. Samantha vient de signer à nouveau avec le COB Calais. La jeune femme de 21 ans sera en pré-nationale mais devrait possiblement évoluer en nationale 3. Une graine de championne à surveiller... 

par ambre@lefeivre.com