Nombre de nos compatriotes font le choix de quitter la Nouvelle-Calédonie. Études, recherches d’emploi, envie d’ailleurs, les raisons sont multiples. Mais qui sont ces Calédoniens qui tentent l’aventure ailleurs ? Cette semaine, Tristan Lenormand, conseiller en image.
Cette semaine « Calédoniens ailleurs » fête son 4e anniversaire ! L’occasion de découvrir le portrait exceptionnel de Tristan...
La vie de Tristan ressemble à un tourbillon de rencontres atypiques, de choix inhabituels, de stars planétaires, de créateurs fantaisistes, de mannequins capricieux. Une vie comme peu de gens la vivent, une vie faite de mille projets et de retournements de situation.
Une vie loin de ce qu’aurait pu imaginer le petit Nouméen qu'il était. Féru de télévision et de cinéma, le descendant des familles Lenormand et Jean y imagine son avenir. « Ma professeure, Marie-Paule Veyret m’a transmis son amour pour le cinéma. J’ai ainsi fait partie de la première promotion du bac A3 (section littéraire / audiovisuel) en 1990.» Il décide ainsi d’être comédien. Le Calédonien passe une licence d’histoire option cinéma et histoire de l’art à l’université Toulouse le Mirail. En 1994, fraîchement débarqué à Paris, il tente le concours de la FEMIS (l’École nationale supérieure des métiers de l’image et du son) avant d’intégrer l’ESRA (École Supérieure de Réalisations Audiovisuelles), une école privée payante.
Trois ans plus tard, en 1997, le voilà diplômé. Après un stage à RFO Nouvelle-Calédonie, Tristan décide de continuer à la télévision. Il rencontre alors Thierry Ardisson et travaille sur des émissions de variétés de M6 comme Graines de stars et Flash-back. Il se retrouve notamment responsable des VIP. « J’ai toujours eu un intérêt pour les célébrités. Elles ne m’impressionnent pas, je n’ai jamais été groupie.» Il collabore également aux castings des émissions et voit débuter Jean Dujardin, Alizée, Nadiya…
L’année suivante, le Calédonien revient toutefois à ses premières amours, la comédie. Tristan court les castings, retenu pour des pubs ou des courts-métrages, multiplie les figurations. Une expérience qui là encore ne le convainc pas. « Le stress des castings, l’attente interminable… Tout cela ne me convenait pas. » Son amitié avec une directrice de casting lui permet de débuter sa troisième vie professionnelle. Il devient ainsi assistant puis directeur de casting et « caste » pour Michel Gondry son premier court- métrage La Lettre.
C’est la mode qui ensuite lui tend les bras. « J’ai découvert un univers totalement différent. »Deux ans plus tard, « celui qui a toujours travaillé au feeling » intègre Next Paris, une agence de mannequins, en tant que bookeur image. « Je m’occupais de « booker » les filles sur des campagnes de pubs et des défilés. Mais au-delà de ça, j’étais coach de vie. Je m’occupais d’elles de A à Z. » Tristan décrit alors son quotidien comme Le Diable s’habille en Prada.
Formé par «Mimi » alias Myriam Obadia, Tristian raconte : « J’ai participé à des trucs magiques, pleins de paillettes, mais comme si c’était naturel. Car à chaque fois, je me disais ‘Si Nouméa te voyait’. » Épuisé par une cadence de travail infernale et le monde de la mode, le Calédonien décide de (re)changer de vie cinq ans plus tard. Il retourne à la télé et, avant tout le monde, a pour projet une émission sur le feng shui et les stars. Mais le projet avorté.
La mode se rappelle alors à son bon souvenir. L’agence New Madison lançe son board femmes. « Je suis un homme de challenge, j’aime en relever ». Pendant trois ans et demi, le Calédonien voyage à Milan, Londres, Bruxelles, aux USA. Il monte son premier board célébrités et représente notamment Helena Noguerra (la soeur de Lio) et Kristin Scott Thomas. Sans jamais oublier « sa terre rouge » : « le fait d’être Calédonien me permettait de garder les pieds dans le sable. »
De 2010 à 2014, voilà le bookeur au sein de l’agence Marylin, une des plus grosses agences de mannequins de l’époque. Là encore, Tristan gère des grands noms du monde de la mode nouvellement arrivés : Liu Wen, Coco Rocha… Finalement, les stars qu’il avait en poster dans sa chambre d’ado, il s’en est occupé : Catherine Deneuve, Indochine, Charlotte Gainsbourg, la fille de ses idoles Jane Birkin et Serge Gainsbourg.
Entre temps, au hasard de ses rencontres, le Calédonien décroche un petit rôle dans le film d’Emmanuelle Bercot Elle s’en va avec Catherine Deneuve. Une expérience aussi atypique que rafraichissante.
L’agence vendue, il intègre l’agence de conseil en image ZZO Image dirigée par Véronique Rampazzo, l’agent de Carla Bruni et de Naomi Campbell notamment. Lou Doillon, Mélanie Laurent, Louise Bourgouin ou encore Laura Smet s’en remettent à lui pour gérer leurs shootings avec les magazines et leurs relations presse. « Je négociais comment l’artiste allait être habillé, maquillé pendant sa promotion ou lors de galas. »
En 2017, le Calédonien décide de voler de ses propres ailes. « J’ai créé ma boîte de consulting. J’officie en tant que publiciste et conseiller en images. » Tous les ans, il gère une dizaine de mannequins au Festival de Cannes, il prépare leur montée des marches, choisit avec soin leurs apparitions dans les soirées. Il s’en occupe également lors des Fashion Week de Paris et de New-York. Via l’agence Women, il veille sur des tops comme Jourdan Dunn, Winnie Harlow, Daphné Groeneveld ou encore Toni Garrn.
Il s’occupe aussi de jeunes talents et organise des petits évènements. Grâce à son statut de freelance, le Calédonien a réalisé un rêve : travailler pour son couturier préféré, Jean-Paul Gaultier. Il fait les castings pour ses défilés couture depuis trois ans. Actuellement, l’agent de stars chaperonne le casting du défilé anniversaire organisé pour les cinquante ans de carrière du créateur et gère ses front rows (premiers rangs).
A 47 ans, Tristan aime cette vie qu’il a choisie et qui l’a porté au-delà de ses espérances.
par ambre@lefeivre.com
La vie de Tristan ressemble à un tourbillon de rencontres atypiques, de choix inhabituels, de stars planétaires, de créateurs fantaisistes, de mannequins capricieux. Une vie comme peu de gens la vivent, une vie faite de mille projets et de retournements de situation.
Une vie loin de ce qu’aurait pu imaginer le petit Nouméen qu'il était. Féru de télévision et de cinéma, le descendant des familles Lenormand et Jean y imagine son avenir. « Ma professeure, Marie-Paule Veyret m’a transmis son amour pour le cinéma. J’ai ainsi fait partie de la première promotion du bac A3 (section littéraire / audiovisuel) en 1990.» Il décide ainsi d’être comédien. Le Calédonien passe une licence d’histoire option cinéma et histoire de l’art à l’université Toulouse le Mirail. En 1994, fraîchement débarqué à Paris, il tente le concours de la FEMIS (l’École nationale supérieure des métiers de l’image et du son) avant d’intégrer l’ESRA (École Supérieure de Réalisations Audiovisuelles), une école privée payante.
Trois ans plus tard, en 1997, le voilà diplômé. Après un stage à RFO Nouvelle-Calédonie, Tristan décide de continuer à la télévision. Il rencontre alors Thierry Ardisson et travaille sur des émissions de variétés de M6 comme Graines de stars et Flash-back. Il se retrouve notamment responsable des VIP. « J’ai toujours eu un intérêt pour les célébrités. Elles ne m’impressionnent pas, je n’ai jamais été groupie.» Il collabore également aux castings des émissions et voit débuter Jean Dujardin, Alizée, Nadiya…
L’année suivante, le Calédonien revient toutefois à ses premières amours, la comédie. Tristan court les castings, retenu pour des pubs ou des courts-métrages, multiplie les figurations. Une expérience qui là encore ne le convainc pas. « Le stress des castings, l’attente interminable… Tout cela ne me convenait pas. » Son amitié avec une directrice de casting lui permet de débuter sa troisième vie professionnelle. Il devient ainsi assistant puis directeur de casting et « caste » pour Michel Gondry son premier court- métrage La Lettre.
C’est la mode qui ensuite lui tend les bras. « J’ai découvert un univers totalement différent. »Deux ans plus tard, « celui qui a toujours travaillé au feeling » intègre Next Paris, une agence de mannequins, en tant que bookeur image. « Je m’occupais de « booker » les filles sur des campagnes de pubs et des défilés. Mais au-delà de ça, j’étais coach de vie. Je m’occupais d’elles de A à Z. » Tristan décrit alors son quotidien comme Le Diable s’habille en Prada.
Formé par «Mimi » alias Myriam Obadia, Tristian raconte : « J’ai participé à des trucs magiques, pleins de paillettes, mais comme si c’était naturel. Car à chaque fois, je me disais ‘Si Nouméa te voyait’. » Épuisé par une cadence de travail infernale et le monde de la mode, le Calédonien décide de (re)changer de vie cinq ans plus tard. Il retourne à la télé et, avant tout le monde, a pour projet une émission sur le feng shui et les stars. Mais le projet avorté.
La mode se rappelle alors à son bon souvenir. L’agence New Madison lançe son board femmes. « Je suis un homme de challenge, j’aime en relever ». Pendant trois ans et demi, le Calédonien voyage à Milan, Londres, Bruxelles, aux USA. Il monte son premier board célébrités et représente notamment Helena Noguerra (la soeur de Lio) et Kristin Scott Thomas. Sans jamais oublier « sa terre rouge » : « le fait d’être Calédonien me permettait de garder les pieds dans le sable. »
De 2010 à 2014, voilà le bookeur au sein de l’agence Marylin, une des plus grosses agences de mannequins de l’époque. Là encore, Tristan gère des grands noms du monde de la mode nouvellement arrivés : Liu Wen, Coco Rocha… Finalement, les stars qu’il avait en poster dans sa chambre d’ado, il s’en est occupé : Catherine Deneuve, Indochine, Charlotte Gainsbourg, la fille de ses idoles Jane Birkin et Serge Gainsbourg.
Entre temps, au hasard de ses rencontres, le Calédonien décroche un petit rôle dans le film d’Emmanuelle Bercot Elle s’en va avec Catherine Deneuve. Une expérience aussi atypique que rafraichissante.
L’agence vendue, il intègre l’agence de conseil en image ZZO Image dirigée par Véronique Rampazzo, l’agent de Carla Bruni et de Naomi Campbell notamment. Lou Doillon, Mélanie Laurent, Louise Bourgouin ou encore Laura Smet s’en remettent à lui pour gérer leurs shootings avec les magazines et leurs relations presse. « Je négociais comment l’artiste allait être habillé, maquillé pendant sa promotion ou lors de galas. »
En 2017, le Calédonien décide de voler de ses propres ailes. « J’ai créé ma boîte de consulting. J’officie en tant que publiciste et conseiller en images. » Tous les ans, il gère une dizaine de mannequins au Festival de Cannes, il prépare leur montée des marches, choisit avec soin leurs apparitions dans les soirées. Il s’en occupe également lors des Fashion Week de Paris et de New-York. Via l’agence Women, il veille sur des tops comme Jourdan Dunn, Winnie Harlow, Daphné Groeneveld ou encore Toni Garrn.
Il s’occupe aussi de jeunes talents et organise des petits évènements. Grâce à son statut de freelance, le Calédonien a réalisé un rêve : travailler pour son couturier préféré, Jean-Paul Gaultier. Il fait les castings pour ses défilés couture depuis trois ans. Actuellement, l’agent de stars chaperonne le casting du défilé anniversaire organisé pour les cinquante ans de carrière du créateur et gère ses front rows (premiers rangs).
A 47 ans, Tristan aime cette vie qu’il a choisie et qui l’a porté au-delà de ses espérances.
« J’étais au bon endroit au bon moment. Dans la vie, il n’y a pas de loi. Tu déclenches ta chance par ton travail et ta bonne volonté. Je suis autodidacte et dans cette branche, uniquement le travail, la fidélité et tes compétences comptent. »
par ambre@lefeivre.com