Calédoniens ailleurs : Yanita, le choix de l’armée ou l’expérience d’une vie

Calédoniens ailleurs : Yanita, le choix de l’armée ou l’expérience d’une vie
Nombre de nos compatriotes font le choix de quitter la Nouvelle-Calédonie. Études, histoire d’amour, envie d’ailleurs, les raisons sont multiples. Mais qui sont ces Calédoniens qui tentent l’aventure ailleurs ? Cette semaine, Yanita, sergent dans l’armée de l’air.
Par mesure de sécurité, certaines informations sur Yanita et sa famille sont passées sous silence.
 
« Quand j’ai découvert l’armée, j’ai découvert un monde à part. Sa rigueur, ses codes, le côté tout terrain des métiers, tout cela m’a plu. »  A 38 ans, Yanita mène une belle carrière dans l’armée de l’air. Pourtant ce choix de vie fut loin d’être une vocation pour la Calédonienne.  

Après un bac pro secrétariat, la métisse indonésienne s’interroge sur son avenir. Doit-elle se lancer dans la vie active ou faire un BTS ? Un coup de fil de sa professeure principale l’été de son bac lui apporte la réponse. Le Commandant des éléments Air (COMAIR) cherche à l’époque à recruter de jeunes Calédoniens qui remplaceraient les appelés.  Yanita, qui avait déjà effectué un stage au sein de l’administration du Régiment d’Infanterie de Marine du Pacifique Nouvelle-Calédonie RIMAP - NC, se lance dans l’aventure. En 1999, la jeune femme passe et réussit les épreuves de recrutement. Après six semaines et demi de formation  à Saintes en Charente, la voilà de retour en Nouvelle-Calédonie comme  militaire technicien de l’air (MTA). « J’ai fait partie du 1er convoi recruté localement. J’en suis très fière. » 

De Nouméa à Creil, Yanita mène une belle carrière au sein de l’armée de l’air

La jeune femme prend vite ses marques. Recrutée pour ses compétences en secrétariat, elle officie auprès du Commandant de l’Escadron Transport Outre-Mer (ETOM) à Tontouta.  La vie aurait pu ainsi s’écouler si la Calédonienne n’avait pas rencontré dès l’année 2000 son futur mari, Jérôme, pilote dans l’armée.  Le couple se marie en 2001 et accueille son premier garçon l’année suivante. En mars 2003, Jérôme est affecté en métropole et la famille doit déménager. « Ce fut très dur pour moi et pour mes parents. En quittant la Nouvelle-Calédonie, on se rend compte que notre qualité de vie est inestimable. »  

Sa rencontre avec son mari Jérôme, pilote dans l’armée de l’air, change les plans de Yanita

A Avord (dans le Berry) pendant quatre ans, puis à Creil (dans l’Oise) depuis dix ans, Yanita gravit les échelons.  De caporal chef, elle devient sergent tout en prenant le temps d’accueillir un deuxième garçon en 2005. La Calédonienne ne regrette pas son choix de vie. « Ce n’était pas une vocation mais l’armée m’a permis de grandir, d’apprendre sur moi, de savoir m’adapter, de m’ouvrir aux autres. » « Fière » de son parcours, Yanita se félicite d’avoir pu « construire une vie de famille en parallèle d’une vie professionnelle ».

La famille est installée dans l’Oise depuis une dizaine d’années et rêve de retourner au soleil

Un seul regret taraude la Calédonienne toutefois, celui de ne pas avoir été en opérations extérieures. « C’est un choix car mon mari était souvent absent et je devais être là pour mes enfants. »  Yanita s’apprête à refermer cette longue parenthèse.  En 2019, après vingt ans de carrière, la jeune femme quittera l’armée. Un nouveau chapitre de sa vie s’ouvrira alors, et pourquoi ne pas l’écrire en Nouvelle-Calédonie ? 

Yanita revient sur son expérience dans l’armée : 
Calédoniens ailleurs : Yanita, le choix de l’armée ou l’expérience d’une vie

par ambre@lefeivre.info