Calédoniens en Australie : Boris Osadnick, ingénieur à l'usine Murrin Murrin dans la région de Perth [1/7]

Après huit années à l'usine de Koniambo Nickel à Koné, Boris a accepté l'offre de l'industriel Glencore. Il travaille depuis juillet 2022, dans la mine Murrin Murrin, à Perth, en Australie Occidentale.
A moins de 3000 km de la Nouvelle-Calédonie, l’Australie a su séduire de nombreux locaux. Beaucoup ont choisi de s’expatrier, pour une carrière professionnelle, une opportunité voire même un nouveau départ. Ce lundi, rencontre avec Boris. A 33 ans, l'ingénieur travaille pour le métallurgiste Glencore, dans son usine de nickel et de cobalt, à 883 km de Perth, sur la côte ouest de l’Australie.

Perth, capitale de l’état d’Australie-Occidentale. 5h45. Le soleil se lève tout juste mais Boris est déjà sur le tarmarc de l’aéroport. Tous les lundis matins, il ne prend ni la voiture ni le bus mais l'avion, pour rejoindre son lieu de travail. Direction : la mine à ciel ouvert Murrin Murrin, son usine Minara Resources et son village en plein désert, à 1h30 de vol de la ville. Boris travaille pour Glencore, en tant qu'ingénieur fiabilité. 

Chaque lundi matin, Boris prend l'avion aux aurores depuis Perth, une ligne spécialement affrétée pour les travailleurs de l'usine. Direction Murrin Murrin, à 1h30 de vol.

Une opportunité en or

C’est le nouveau train de vie de Boris depuis juillet 2022. Pour en arriver là, il y a dix ans, il intègre une école d’ingénieur à Bordeaux puis à Paris, pour sa troisième année. Et avant même la fin de ses études, le Calédonien a déjà un contrat signé avec l’usine de Koniambo Nickel SAS, à Koné. "Je devais y rester un ou deux ans et au final, j’y suis resté huit ans" explique-t-il.

L'an dernier, en février 2022, un changement dans sa vie personnelle l’incite à démissionner. L’opportunité se présente alors à lui pour partir travailler au Canada mais aussi à Madagascar, et c'est finalement en Australie qu’il décide de tenter sa chance. 

Je voulais prendre de l’expérience ailleurs, je voulais aussi voir le procédé de l’hydrométallurgie et mettre mon savoir au service du plus grand nombre. L’usine dans laquelle je travaille aujourd’hui a été une inspiration pour la construction de Vale à l’époque.

Boris

A 33 ans, il s’occupe aujourd'hui de gérer les équipes internes et sous-traitantes de l'usine "pour s’assurer que les standards australiens pour l’intégrité des équipements sont respectés" précise Boris.

Dans le petit village de Murrin Murrin, les employés de l'usine vivent sous le même toit, partageant plusieurs bungalows.

Une nouvelle vie en plein désert

Le jeune homme travaille quatre jours par semaine, du lundi au jeudi dans le petit village minier de Murrin Murrin et dans l’usine qui porte le même nom. Sur la base vie installée en plein milieu du désert, 1200 employés et sous-traitants partagent un quotidien unique. "Il y a un restaurant buffet, les menus changent tous les soirs, on prend l’apéro avec les collègues, on regarde le footy [ndlr : le football australien]. La première semaine je ne connaissais personne, et très vite, je me suis créé un groupe d’amis et on rigole bien" explique Boris. Très tôt le matin, ou en fin de journée, il n'est pas rare de croiser la route de quelques curieux kangourous, au pas de la porte des bungalows. C'est ça, le charme australien. 

Le village est pensé spécialement pour les travailleurs, pour qu'ils ne manquent de rien après de longues journées : terrain de tennis, de basket, piscine, VTT et bien d'autres. Au quotidien, Boris multiplie les rencontres, avec des dizaines de personnes aux nationalités très différentes : des Australiens, des Philippins ou encore des Indiens. 

Boris partage cette nouvelle vie avec sa compagne et s’est donné au moins deux ans pour profiter de cette expérience professionnelle. Il travaille sous un visa "temporary skill", un visa de travail attribué à un étranger pour des qualifications particulières, recherchées par le gouvernement australien. Il est valable quatre ans et lui permet de demander s’il le souhaite, sa résidence permanente prochainement. Quant à savoir s’il fera le choix d’y faire sa vie, il est encore trop tôt pour se prononcer. Le Calédonien n’exclut pas un éventuel retour sur le territoire un jour. 

Les choix que je fais à chaque fois, je les fais en me demandant si je vais les regretter. Je ne regrette pas le choix de l’Australie, mais ça a été dur. 

Boris