Calédoniens en Australie : Brice Binz, chef de projet pour l’université américaine d'Harvard, depuis Brisbane [4/7]

Après avoir travaillé dans plusieurs pays, Brice a finalement choisi de s'installer dans le Queensland. Il travaille depuis 2022 pour la célèbre université d'Harvard, aux Etats-Unis, depuis son domicile australien.
Des Cagous au pays des kangourous, il y en a beaucoup. De Perth jusqu’à Darwin en passant par Adélaïde, des Calédoniennes et des Calédoniens ont choisi une vie loin du Caillou. Doctorante, brasseur ou encore ingénieure... Ces hommes et ces femmes ont accepté de nous raconter leur histoire. Dans cette nouvelle série de portraits, ce jeudi, rencontre avec Brice. Dans le confort de sa maison de Moreton Bay, dans le Queensland, il travaille à distance pour la prestigieuse Harvard Business School.

A 45 ans, Brice a fini par trouver son lieu de vie idéal, au Nord de Brisbane. Depuis petit, ce polyglotte voyage et a eu la chance de vivre et travailler dans de nombreux pays : aux Etats-Unis, aux Antilles, en Suisse ou encore à Singapour. Celui qui se définit comme un "island boy" a donc choisi l'Australie, un pays au soleil et proche de son île natale. Depuis bientôt deux ans, il travaille pour le compte de l’université américaine Harvard, basée à Boston. 


Une vie de nomade

Brice maîtrise l’anglais aussi bien que le français, voire mieux. Vers l’âge de 10 ans, il apprend l’anglais en Floride, où ses parents ont décidé de déménager, après être passés par les Antilles; quelques années à l’étranger avant de revenir profiter de son adolescence en Nouvelle-Calédonie.
"Après le baccalauréat, j’ai passé un an à Sydney et à l’époque, l’Australie m’avait déjà fait bonne impression" explique Brice. Mais il jette finalement son dévolu sur l’université d’Hawaï pour poursuivre ses études supérieures, grâce un accord qui permet à cette époque-là, d’étudier dans cette université sans frais supplémentaires par rapport à un local.

"J’ai fait un bachelor en langues. Je parle anglais, français, espagnol et même allemand. J’ai rencontré ma femme qui est Suisse, à l’université, et après nos études, nous sommes partis vivre là-bas, où se trouvait la meilleure école de langues et d’interprétation" explique Brice, qui se lance alors dans un master en traduction.

Après ses études à Hawaï, Brice a suivi sa femme en Suisse. Celui qui se décrit comme un "island boy" a vécu dix ans sous la neige et a travaillé pour une des meilleures écoles de langues et d'interprétation du pays.


Retour dans le Pacifique

Brice se marie au début des années 2000 et rêve par-dessus tout d'abandonner la neige pour plus de soleil. "Je voulais revenir dans le Pacifique. On parle anglais et en Australie on peut vivre au chaud" rigole-t-il. A cette époque, traducteur fait partie des métiers permettant d’obtenir la résidence permanente en Australie.

Mais avec la crise financière en Europe, l’île-continent met son véto dans les démarches administratives. Brice et sa femme profitent donc d’une opportunité de travail à Singapour et s’expatrient en 2013. Le Calédonien travaille pour une grande école de commerce, sans pour autant mettre de côté son projet de vie en Australie. 

J’ai reçu un mail en 2014 de l’immigration, pour réactiver ma demande de résidence permanente. Nous avons donc repris les démarches et repassé les examens médicaux demandés. Trois mois après, on obtenait la résidence permanente.

Brice
Brice et sa femme sont tombés amoureux du Queensland et de cette vie au soleil, après avoir passé plusieurs années à Hawaï, en Suisse et à Singapour. Depuis 2022, ils ont la nationalité australienne.


Jackpot pour le couple : il s’installe dans "l’Etat le plus agréable à vivre" selon Brice : le Queensland, dans la ville de Brisbane.

Un employé d’Harvard sous le soleil du Pacifique 

Cette nouvelle vie, Brice souhaite en profiter au maximum. Et après avoir travaillé pour l’université du Queensland en tant que responsable des services aux étudiants, il décide de se mettre à son compte et de trouver un emploi où il peut travailler à distance, où il veut et avec l’emploi du temps qu’il veut. Ses diplômes et son expérience professionnelle lui ouvrent alors les portes (virtuelles) de l’une des universités les plus prestigieuses des Etats-Unis : Harvard.

"Ils cherchaient quelqu’un basé en Australie, pour gérer les gros clients. Harvard propose des formations pour des cadres dirigeants, des CEO, etc, sur le management et le leadership. Moi, je m’assure que les standards sont respectés, que les formations se déroulent bien et je fais le lien entre les différentes personnes", explique-t-il. 

Confortablement installé dans sa maison au Nord de Brisbane, Brice travaille sur son ordinateur et profite des kangourous qui lui rendent visite dans le jardin. "Le mode de vie métro-boulot-dodo, ce n’est pas mon truc. Le Queensland est un des Etats les plus relax et Brisbane est le bon compromis entre la ville et le côté banlieue", raconte-t-il. Un "way of life" qu'il apprécie tellement qu'il a décidé d'aider les jeunes backpackers français à vivre, eux aussi, le rêve australien.

Sur son temps libre, il gère des communautés sur les réseaux sociaux, qui regroupent des voyageurs à la recherche d'aventures ou d'un travail. "J'ai beaucoup de contacts pour pouvoir les aider. Je leur trouve du travail, pour travailler dans des fermes notamment. Je leur explique que s'ils sont motivés, s'ils vont en zone éloignée des grandes villes, s'ils ont la hargne de réussir, ce sera récompensé. Ici, les patrons reconnaissent et récompensent les efforts" explique Brice.

On parle souvent du rêve américain mais le rêve australien, si on fait l’effort, il est aussi beau.

Brice

Depuis son arrivée en Australie, Brice et sa femme profitent dès qu'ils le peuvent de visiter le Queensland. Pendant le confinement, ils sont partis à l'aventure, comme ici, à Fraser Island.