Calédoniens en Australie : la vie en 4x4 de Morgan et Nicolas Soupady, à Adélaïde [7/7]

Le visa vacances-travail, c'est l'Eldorado, pour beaucoup de jeunes Calédoniens. Pendant un an, renouvelable deux fois désormais, il est possible de travailler en Australie, tout en découvrant le pays. C’est le choix qu’ont fait Morgan, 26 et Nicolas, 27 ans. Les jeunes mariés ont vendu leurs voitures, rendu leur appartement, remboursé leurs crédits et démissionné de leurs CDI pour tenter une aventure tout terrain. 

L’envie d’ailleurs

A Nouméa, Morgan est esthéticienne ; Nicolas est technico-commercial. Ensemble depuis onze ans, le couple se marie en octobre 2020. Une vie posée et confortable, chamboulée au moment du troisième confinement, en 2021. "Ça a remis les pendules à l’heure. On voulait faire un road-trip depuis longtemps. Et on s’est dit que si on ne le faisait pas maintenant, on ne le ferait jamais", explique Morgan. 

Les voyages, le couple n’en est pas à son coup d’essai : Fidji, France, Londres, Allemagne, Singapour… et désormais, l’Australie s’ajoute à la liste. Pas pour une semaine ou quinze jours, mais à priori, pour trois ans. 

L’an dernier, on a commencé à regarder ce qui se faisait en Australie, on regardait des influenceurs australiens sur les réseaux sociaux. Ils faisaient le tour du pays et on s’est dit que c’était ça qu’on voulait faire.

Morgan

Un 4x4 pour maison

Alors en janvier 2023, ils débarquent à Brisbane. Si le van est une option, le couple opte rapidement pour un 4x4 d’occasion, un modèle souvent utilisé en Afrique du Sud pour les safaris. Pas question pour eux de vivre en appartement ou en colocation, ils décident de transformer leur acquisition en véritable maison. "On a fait d’énormes modifications. On l’a amené au garage, on a fait couper le toit pour le convertir et pouvoir le déplier", raconte Nicolas. 

Pendant un mois, le couple travaille alors sur Brisbane, loge en Air BnB et le week-end, planche sur l’aménagement intérieur de son futur cocon. "Il y avait déjà un aménagement quand on l’a acheté mais il n’était pas fonctionnel. On a recyclé ce qui était possible et Nicolas s’est lancé à fond dedans."

Tiroirs, emplacement pour le frigidéraire 12 volts, panneaux solaires, pompe à eau... le 4x4 s’est métamorphosé, grâce au talent de Nicolas, bricoleur dans l’âme. Et si le repas se mange chaud tous les jours, la douche, elle, se prend souvent… froide ! "Sinon, on fait chauffer la marmite ! " rigole Morgan. 

Dans les vignes

Découvrir l’Australie, oui. Mais il faut d’abord travailler et gagner de l’argent. Morgan et Nicolas pensent rapidement à effectuer les 12 semaines de travail agricole, la seule manière de renouveler leurs visas pour une année supplémentaire. Après avoir répondu à des dizaines d’annonces d’emploi, début mars, le couple prend la direction de la Barossa Valley, près d’Adélaïde; une région réputée pour le vin.

"On travaillait huit heures par jour à la fabrication du vin ; on récupérait les raisins, on défaisait les grappes qu’on mettait dans les tanks. Une super expérience !" raconte Morgan. Un travail physique mais qui en vaut la peine, car le gouvernement australien manque cruellement de travailleurs agricoles. Alors, ce genre de mission est désormais rémunéré à l’heure et plus au rendement. 

Aux antipodes de la vie nouméenne 

Cette vie de nomades, Morgan et Nicolas l’ont longtemps rêvée. Loin du confort et de l’espace d’un appartement, ils ont fini par trouver leurs marques pour finalement revenir à l’essentiel et apprendre à vivre avec le minimum.

On est partis avec trop de choses inutiles, qu’on a fini par donner. Moi qui fait tout le temps du shopping d’habitude, finalement je me rends compte que j’ai besoin de moins que ça, c’est un retour à l’essentiel.

Morgan

Morgan et Nicolas n’ont pas validé leurs douze semaines mais ne baissent pas les bras ; le chemin est encore long et ils comptent se trouver rapidement une autre mission. En attendant, le couple a pris la route du Sud, vers la péninsule de Yorke, avant de prendre la route vers l’Est. "On va longer la côte, mais il y a aussi beaucoup à voir en dehors des villes", raconte Morgan.

En guise de guide, les Calédoniens sont équipés d’applications sur smartphone, qui leur permettent de dégoter le meilleur emplacement pour garer leur voiture, gratuitement ou moyennant finance, mais aussi de trouver la station-essence la moins chère. "Dans l’idéal, on aimerait rester trois ans. On ne sait pas encore si on restera trois ans dans notre 4x4 mais on verra, on fait au feeling", concluent-ils. 

Pour les suivre, c'est ici.