Calédoniens en Australie : le début d’une nouvelle vie à Brisbane pour Mikael Médard et sa famille [4/7]

Mikael et sa famille ont tout quitté en Calédonie pour s'installer en Australie, en juillet 2022.
A moins de 3000 km de la Nouvelle-Calédonie, l’Australie séduit de nombreux locaux. Beaucoup ont choisi de s’expatrier, pour une carrière professionnelle, une opportunité voire même un nouveau départ. Aujourd'hui, rencontre avec Mikael, sa femme et leurs trois enfants. Ils ont décidé en juillet 2022, de recommencer des études pour pouvoir vivre et s’installer dans le pays de leur rêve.

Mikael fait carrière à la SLN depuis une vingtaine d’années ; sa femme Ingrid est infirmière à Nouméa. Mariés et parents de trois enfants, "tout leur réussit" comme disent leurs proches. Pourtant, en juillet 2022, ils vendent leurs biens, démissionnent et quittent le Caillou pour reprendre des études et débuter une nouvelle vie, chez nos voisins australiens.

Retour sur les bancs de l’école

A 40 ans, Mikael rêvait bien plus que de passer ses vacances en Australie. Pour lui, c’était devenu "obsessionnel", il fallait qu’il saute le pas. Si le Covid a mis son projet de vie en stand-by pendant deux ans, ce n’était qu’une question de temps. Lorsque les frontières ont rouvertes, la famille était prête. 
"J’ai pris mes dispositions ; j’ai contacté un agent d’immigration et un agent d’éducation. Mon projet c’était de reprendre des études. Je me suis arrêté au baccalauréat. J’ai beaucoup d’expériences dans la maintenance mais ce n’est pas forcément reconnu en Australie" explique-t-il.

Le Calédonien s’inscrit donc dans une formation en ingénierie, son domaine de prédilection, avec une spécialisation en soudure. Deux années d’études qui lui permettent de rester en Australie avec un visa d’étudiant et la possibilité de travailler en même temps. Et le travail n’est pas une option pour Mikael, car avec trois enfants, impossible de ne pas gagner de l’argent. "J’ai très vite trouvé un patron qui m’a embauché, et qui me permet de continuer à étudier en parallèle. Si tout se passe bien, il devrait me sponsoriser."

A 40 ans, Mikael a repris ses études en Australie dans la maintenance industrielle et la soudure. Quelques semaines après son arrivée, il a décroché un emploi dans une entreprise privée.

Reprendre des études et me remettre sur le marché du travail, c’est stimulant !

Mikael

Mais pour s’inscrire dans son école, Mikael a dû d’abord prouver un niveau d’anglais suffisant car jusqu’à présent il avait un "anglais de vacances." Alors il a suivi sept semaines d’anglais intensif, pour finalement débuter sa formation en septembre dernier. Ingrid, elle, apprend toujours l’anglais pour atteindre le niveau d’exigence demandé par l’école. Même si elle a déjà son diplôme d’infirmière, elle doit malgré tout faire reconnaître ses qualifications ; un processus long qui permet de savoir si elle correspond aux standards australiens. 

Un parcours semé d’embûches

Si aujourd’hui, dix mois après leur arrivée, leur nouvelle vie semble bien ficelée, ça n’a pas été de tout repos pour en arriver là; Mikael n'a rien lâché. La famille a vécu sur ses économies pendant les premiers mois. Entre démarches administratives, délais d’attente et dépenses exorbitantes, Mikael et sa famille ont vécu des mois de stress, à commencer par les visas. "Nos visas étudiants ont mis cinq mois à être approuvés, en raison du Covid. On a dû partir avec un visa touriste" explique-t-il. Après quoi, il a fallu rapidement inscrire leurs deux filles, 12 et 7 ans, à l’école et en Australie, les établissements publics sont payants. "12 000 dollars par an pour chacune des filles et le petit dernier qui a un an, va à la crèche et c’est ce qui coûte le plus cher. En Calédonie, on est bien loti, ici on se saigne" explique-t-il.

Mikael et Ingrid ont inscrit leurs deux filles aînées, 12 et 7 ans, à l'école et au collège public en Australie.



Et pour se loger, là aussi, il faut savoir mettre le prix car dans la région de la Gold Coast, les biens à louer se font rare et quand l’opportunité se présente, il faut savoir se démarquer. "On a visité des dizaines de maisons, et à chaque fois, on était très nombreux, la demande est énorme. En plus, ils ont du mal à accepter les étrangers. Si on a eu la maison, c’est parce que j’ai payé un an de loyer en avance" précise Mikael. 

Il faut des papiers pour tout, ce n’est jamais fini. Chaque semaine, on attend un nouveau papier, un nouveau certificat etc… On a l’impression que ça ne s’arrête jamais, c’est un stress continue.

Mikael

La famille est désormais installée, à Pimpana, au nord de la Gold Coast et pour elle, le retour en arrière n’est pas envisageable; le couple a tout misé sur sa nouvelle vie en Australie. "Ce changement de vie c’est ce que je voulais, je kiffe ma vie, je suis fier" lâche Mikael, tout sourire.