Les Calédoniens en nombre à l’ONU

La 4ème commission des Nations Unies en charge des questions politiques spéciales et de la décolonisation, examinera le mardi 3 octobre prochain le cas de la Nouvelle-Calédonie. Deux délégations de politiques calédoniens s’y rendront pour s’exprimer sur la situation dans le pays. 
Deux délégations pour deux visions. L’une est loyaliste, et l’autre indépendantiste.  Et chacun va défendre son point de vue sur l’avenir du pays.

« L’indépendance n’est pas inéluctable »

Pour le camp non indépendantiste ce déplacement est l’occasion d’affirmer à travers la plateforme loyaliste qu’une autre solution que l’indépendance peut être envisagée dans le cadre d’une décolonisation.  3 représentants de la plateforme se rendront à New York : Gaël Yanno pour le MPC, Eugène Ukeiwé pour le Rassemblement et Isabelle Boewa-Mi pour Tous Calédoniens.
« Il faut expliquer à l’ONU qu’il y a une grande majorité de Calédoniens qui veulent rester dans la République française et leur dire également que l’indépendance n’est pas inéluctable » explique Gaël Yanno. « On peut au 21ème siècle engager un processus de décolonisation sans indépendance ».
A noter également la présence de Philippe Germain, mais au nom du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.

« A moitié confiance en l’Etat français »

Pour les indépendantistes à l’origine de l’inscription de la Nouvelle- Calédonie sur la listes pays à décoloniser, c’est une suite logique du travail entamé depuis 1986. Devant la 4ème commission, le FLNKS va parler de la question des listes électorales, et demander également la venue d’une délégation en Calédonie.
« C’est une garantie parce que nous n’avons qu’à moitié confiance en l’Etat français (…) et nous avons besoin d’un oeil extérieur. » explique Roch Wamytan. « Nous allons aussi demander qu’il y ait un audit du processus de décolonisation et d’émancipation dans lequel nous sommes, depuis les différents accords, depuis Nainville-les-Roches, Matignon, Oudinot, Nouméa, voir où nous en sommes. »
La venue d’observateurs onusiens pour les révisions des listes, et lors de la consultation de 2018, sera demandée non seulement par les indépendantistes mais aussi par les loyalistes de la plateforme.

Le reportage de Brigitte Whaap et Nicolas Fasquel 
©nouvellecaledonie