Même si le jour des morts est le 2 novembre, traditionnellement, c’est en ce 1er novembre que les Calédoniens se rendent dans les cimetières pour nettoyer et fleurir les tombes de leurs chers disparus.
•
Au cimetière de Païta
En cette fête de la Toussaint, de nombreux Calédoniens profitent de ce jour férié pour fleurir les tombes de leurs proches défunts. Un moment de communion que l'on partage en famille dans les cimetières municipaux .Au cimetière de Païta, les tombes sont parées de mille couleurs. Qu’elles soient en plastiques ou naturelles, ces fleurs symbolisent l’amour voué aux chers disparus.
Et la main qui les dépose est celle d’un fils, d’une mère ou d'une épouse. A l’image de Soulianna Komedji.
Accompagnée de ses petits-enfants, Soulianna est venue honorer avec amour la mémoire de sa fille mais aussi celle de son époux décédé l’année dernière.
« J’ai déposé sa plaque aujourd’hui. Dimanche prochain, il aura sa messe, et puis avec toutes les familles de toutes les tribus de Païta, on va se réunir ici encore une fois pour être avec lui après être montés à la tribu là-haut, on va passer la journée ensemble, on va partager un repas en sa mémoire, pour marquer les un an du décès ».
A la veille de la commémoration des défunts, de nombreuses familles dédient cette journée fériée à leurs chers disparus en se rendant sur leurs sépultures.
Une fois de plus, ce moment de communion familiale a permis d’honorer la mémoire des êtres disparus. Une tradition qui se perpétue de génération en génération.
Le reportage à Païta de Nadine Goapana et José Solia.
Au cimetière du 5ème km
C’était l'affluence toute cette semaine dans les cimetières de Nouvelle-Calédonie.Les familles s'affairaient à nettoyer les tombes avant la Toussaint et la fête des morts. Au 5ème kilomètre, le plus grand des cimetières de Nouméa, il n'est pas toujours facile de retrouver une tombe, mais les services de la ville s'activent pour accompagner les familles.
Le reportage de Gilbert Assawa et Philippe Kuntzmann.
Les traditions de la communauté wallisienne et futunienne
Dans la communauté wallisienne et futunienne, ces jours sont vécus avec une ferveur toute particulière, notamment pour les défunts disparus dans l’année.Atonia Taufana a perdu son époux il y a peu. C’est la première fête de la Toussaint qu’elle célèbre sans lui.
« La joie, pour moi, c’est d’abord d’aller à la messe. C’est là qu’on se rencontre, avec toute notre famille, et après une petite visite au cimetière pour aller voir les familles qui nous ont quittés. Ils sont nombreux donc des fois, on peut passer notre matinée à aller de tombe en tombe pour rendre visite à tous ceux qu’on connaît. »
Pour les Wallisiens et Futuniens, la mort revêt une symbolique spécifique. « La natte et un genre de tapa marron sont le symbole du fait qu’on est né de la terre et qu’on retourne à la terre. C’est dans coutume. Mais comme on vit en Calédonie, le couvre-lit peut représenter cette natte et ce tapa marron qui nous accompagnent dans notre dernière demeure. »
A la Toussaint, traditionnellement, les proches couvrent les tombes de fleurs fraîches. « Mais maintenant, à Wallis mais aussi à Nouméa, on commence à mettre les fleurs artificielles comme elles durent plus longtemps », fait remarquer Atonia Taufana, qui précise toutefois avoir « mis aujourd’hui un bouquet de fleurs fraîches, pour marquer que c’est la première Toussaint de mon mari depuis sa disparition, il y a un mois ».
Coralie Cochin a suivi Atonia Taufana au cimetière du 5ème km.
Toussaint reportage