Une série sur les femmes calédoniennes est diffusée à 15h dans l'émission radio "Silence ça bouge" présentée par Gloria Loquet. Ce mardi 9 mars, le maître-mot est "dynamisme", une qualité qui décrit bien Cancetta Norman, une communicante et cheffe d'entreprise qui sait ce qu'elle veut.
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Après un Bac pro au Lycée Escoffier et un BTS d'assistante de direction à Nouméa, Cancetta commence dans sa vie active dans l'administration, de façon assez classique. Quatre années qui ne correspondent pas aux aspirations de la jeune femme qui rêvait d'être journaliste.
Il lui manque l’aspect humain. Qu'à cela ne tienne, elle quitte tout, son CDI, son pays pour reprendre des études à Lyon en Master en communication avec en poche une bourse de la province Sud et l'assurance d'avoir réussi le concours d'entrée. Cette formation très générale lui donnera des clés pour choisir un métier.
Cancetta revient en 2007 avec son diplôme. Elle trouve un emploi de chargée de communication dans une entreprise du BTP. Mais en 2014 la crise du bâtiment déclenche à nouveau un déclic chez la pétillante jeune femme : pourquoi ne pas créer sa propre société événementielle ?
Cancetta Norman 2
Un tournant de taille insiste Cancetta : "on quitte le confort financier et psychologique... il y a un gros travail à faire sur soi."
Cancetta continue en expliquant qu'elle a voulu tout de suite se différencier par rapport aux autres entreprises existantes. Ainsi elle a trouvé un marché de niche : l'événementiel personnalisé. Pour ce faire elle a dû investir dans une machine qui lui a permis de faire par exemple des peluches personnalisées ou des écharpes pour Luecilla 3000, plusieurs inaugurations ont suivi. Son activité était lancée.
Par la suite le métier de wedding planner et de décoratrice lui est "tombé dessus" : "j’ai senti que c’était ma voie". La phase "concrétisation" de cette évolution de son entreprise s'est déroulé en 2017. A l'époque, elle employait des extras. En décidant de se développer, il lui a fallu prendre une assistante. "Ça a été très difficile car pendant quatre ans on est habitué à s’occuper de son bébé toute seule, ce n’est pas simple de le partager avec quelqu’un d’autre."
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Comment passer de la phase projet à la concrétisation ?
Ce virage a été possible avec des coups de pouce dont celui de la Chambre des métiers qui l'a aidé à trouver des ressources pour lancer ce projet de société événementielle. Tout comme l'ADIE qui a permis de financer les premiers frais.
Quatre ans plus tard, la Province sud l'a également soutenu grâce à une aide à la première embauche. Le principe ? Faire une demande auprès de la direction de l’emploi pour l'obtention de primes qui couvrent les charges CAFAT pendant les six premiers mois pour un mi-temps et un an pour un plein temps.
"Il faut de la patience, il faut bien attendre quatre ans avant que l'activité prenne, en 2018 mon chiffre d’affaire a doublé et j'ai pu faire des prêts à la banque. Il ne faut rien lâcher et rester sur son idée, sur sa volonté de réussir..."
Ses conseils
"Ne pas oublier qu'il y a des gens qui peuvent nous aider". "Et j'encourage les Calédoniens à monter leur entreprise, pour ce sentiment de liberté, ne pas rendre des comptes à quelqu’un. Il faut tenter l’aventure même si on vit des moments difficiles."
Son prochain challenge est de faire évoluer sa clientèle et organiser des événements publics, ainsi Cancetta est partenaire officiel du Salon du mariage qui est reporté, mais devrait lieu au mois d’avril.
"Il y a beaucoup de choses à faire en Nouvelle-Calédonie" insiste-t-elle.
"Je suis heureuse d’avoir trouvé ma voie et j’encourage les jeunes à partir à l’étranger pour voir ce qui se fait ailleurs."