Cantines : le rapport de l'ANSES pointe un manque d'hygiène collectif

Fournisseurs, Newrest, cantines, toute la chaîne de restauration scolaire est mise en cause par le rapport des deux experts de l’ANSES. Un audit commandé par le gouvernement suite à des suspicions d’intoxication alimentaire dans une dizaine d’écoles du Grand Nouméa.
Le manque d’hygiène. C’est ce que révèle ce rapport de l’Agence Nationale de Sécurité, Sanitaire, alimentation, environnement, travail…
Un manque relevé aussi bien chez Newrest que chez ses prestataires. Les cantines des écoles sont elles aussi mises en causes. 
 

Tous responsables

Dans les locaux du fournisseur des repas, les experts ont par exemple constaté des traces de moisissures sur les murs, les roues de charriot sales, des caisses de pots de yaourt retrouvées dans le local dédié aux poubelles... Certains prestataires n’ont pas respecté les dates limites de consommation, comme dans l’épisode des carottes râpées à Païta. 
Dans les cantines des écoles : les joints des réfrigérateurs étaient sales et abîmés, les cantinières ont signalé des traces de passage de rats et de souris.
Le rapport révèle également que sur les douze cas d’intoxications alimentaires suspectés, six sont avérés. En cause, un taux anormalement élevé de microbes dû principalement au manque d’hygiène. 
Les experts ont aussi fait part de leur frustration : ils regrettent que certaines analyses n’aient pas été faites. 
 

Des recommandations

Le rapport émet de nombreuses recommandations : une mise aux normes complète des locaux de Newrest, ce qui sera le cas cet été même si le timing reste serré. Les travaux débuteront le 26 décembre prochain pour une durée de trois semaines. 
Des recommandations aussi adressées aux autorités sanitaires avec la mise en place d’un protocole spécifique dès qu’il y aura suspicion d’intoxication alimentaire.
Découvrez ci-dessous l’intégralité du rapport de l’ANSES  :   

                                                                                                

Les parents satisfaits mais vigilants

Le rapport a été discuté ce jeudi soir avec les mairies, la Province Sud, les services du gouvernement : DAVAR, SIVAP, DASS, et Newrest.
Etaient également présentes les associations de parents d’élèves. Elles espèrent que les acteurs pointés du doigt dans ce rapport feront le nécessaire pour qu’il n’y ait plus de cas d’intoxication alimentaire dans les écoles.
L’association « une cantine responsable pour nos enfants » sort rassurée de la réunion avec toutefois quelques interrogations. Mais elle compte poursuivre ses actions, notamment sur la qualité des repas.
Les précisions de Carole Baillou, présidente d’Une cantine responsable pour nos enfants. 

Un contrôle assidu des services du gouvernement

De son côté, le gouvernement indique dans un communiqué (à lire ci-dessous) que « tous les acteurs, sensibilisés par les experts durant leur mission, ont déjà mis en place des actions d'amélioration pour répondre aux premières recommandations , notamment les communes par le renouvellement de certains équipements, et la société Newrest par des procédures d’autocontrôles minutieux. » 
« Les services du gouvernement continueront d’exercer un contrôle assidu de la mise en œuvre des recommandations émises par les experts, afin que la confiance soit pleinement restaurée auprès des enfants et des parents d’élèves pour la prochaine rentrée scolaire 2019. » 
Le reportage de Brigitte Whaap 
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