Après le variant anglais, sud africain et même breton, un variant papou a été identifié par les autorités sanitaires australiennes.
Ce sont les autorités sanitaires de l’Etat du Queensland qui ont donné l’alerte jeudi. Elles ont identifié ce variant chez 64 personnes qui ont toutes voyagé récemment en Papouasie-Nouvelle-Guinée où l’épidémie de coronavirus fait rage avec désormais plus de 4000 cas recensés. Et ce nouveau variant pourrait justement expliquer la flambée épidémique actuelle selon un médecin de Port Moresby interrogé par la radio australienne ABC.
Fragilité du système médical
Il ne serait toutefois pas aussi contagieux que ses « cousins » les variants anglais et sud africains estiment les scientifiques. Mais cela ne suffit pas à rassurer les autorités sanitaires papoues confrontées à la saturation d’un système médical déjà fragile. Mercredi, cet archipel, qui est un des pays les plus pauvres du Pacifique, a enregistré 351 nouveaux cas, un chiffre record. Depuis le début de la pandémie, sur les quelques 60 000 personnes dépistées, 4109 cas ont été enregistrés. Depuis le début du mois, le pays connaît une augmentation rapide du nombre des contaminations, qui menacent de submerger le système de santé, notoirement sous-équipé. Des patients seraient actuellement soignés à même le sol dans les hôpitaux de la capitale Port Moresby.
Fermeture des frontières
Les autorités papoues ont d’ailleurs décidé de fermer leurs frontières avec l’Australie dans les îles du détroit de Torres. Selon un accord datant de 1978, les Indigènes vivant sur ces îles peuvent voyager sans passeport ni visa entre l'Australie et la Papouasie-Nouvelle-Guinée. La Papouasie espère ainsi limiter le risque de propagation de l'épidémie au sein des populations les plus isolées. La culture des habitants du détroit de Torres est différente de celle des Australiens aborigènes et des nombreux groupes tribaux et linguistiques de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Les frontières aériennes et maritimes internationales du pays font l'objet de restrictions et la frontière terrestre avec l'Indonésie est fermée.
8000 vaccins envoyés par l’Australie
Cette décision intervient alors que l'archipel tente de juguler une importante vague de contaminations liée au Covid-19. Les autorités redoutent qu'elle ne finisse par atteindre l'Australie, où l'épidémie de coronavirus est largement maîtrisée, et qu'elle ne tue les populations indigènes vulnérables de l'extrême nord du pays. Canberra a donc annoncé l’envoi cette semaine de 8000 doses de vaccin destinées au personnel soignant papou.