Des centaines de produits végétaux interdits saisis à Tontouta

Une partie des produits saisis le 16 février.
Trois hommes tentaient de faire entrer en fraude des fruits, plants et graines à l’aéroport. Ils ont été interceptés par le SIVAP. Il pourrait s’agir d’un véritable trafic dangereux pour notre agriculture.
La saisie est intervenue le 16 février dernier. Ce jour là, parmi les passagers en provenance de Brisbane, 3 professionnels de l’agriculture.
Ils arrivent en fait des Philippines et le SIVAP, le service d’inspection vétérinaire, alimentaire et phytosanitaire fait des découvertes dans leurs bagages et même dans les vêtements qu’ils portent sur eux.
Les agents ont découvert des graines, des plants, des greffons et des fruits frais en quantité importante, et non déclarés.
Pas moins de 600 produits sont saisis, représentant une trentaine d’espèces de végétaux différents. On y trouve plusieurs espèces d’agrumes souvent inconnus chez nous comme le Wampi, des myrtacées (famille des goyaviers), des palmiers, des tomates ou encore des tamarins. 

 

Un danger pour les cultures

L’archipel des Philippines abrite de très graves maladies et de nombreux ravageurs des espèces fruitières tropicales. Ainsi les fruits frais interceptés pouvaient contenir des œufs ou des stades immatures d’espèces de mouches des fruits non présentes en Nouvelle-Calédonie, comme par exemple Bactrocera dorsalis, l’une des plus dangereuses au monde.
Les greffons d’agrumes peuvent véhiculer le chancre citrique et le greening, très graves maladies bactériennes de dégénérescence non présentes en Nouvelle-Calédonie. 
L’introduction de ces maladies et ravageurs entraînerait la destruction des vergers et des productions fruitières locales et par conséquent constituerait un désastre économique. On estime qu'en cas d'infestation, la filière perdrait 600 millions de francs CFP par an.
Le Wampi, l'une des espèces d'agrumes saisies.

 

Des infractions inacceptables et un possible réseau

« Ces infractions  sont d’une très grande gravité d’autant qu’elles ont été perpétrées par des professionnels parfaitement au courant des risques et des conséquences de tels actes. » écrit le gouvernement dans un communiqué.
Les 3 professionnels saisis encourent des peines d’amende pouvant aller jusqu’à 180 000 F par produit.
Et l’affaire pourrait ne pas s’arrêter là : depuis cette saisie du 16 février, le SIVAP effectue presque tous les jours des saisies aux colis postaux. Des colis adressés aux 3 mis en cause, et contenant là encore des produits végétaux.