La rénovation de la grande case du centre culturel Tjibaou est terminée. C’est la première fois que la case était repaillée depuis la création du centre en 1998. Un événement célébré ce samedi après des travaux de paillage qui ont duré plus d'un mois et nécessité 17 000 bottes de paille.
Cure de jouvence pour la case du Sud du centre culturel Tjibaou. Pour la première fois depuis sa construction en 1998, la couverture de cette structure imposante de 17 mètres de haut a été remplacée. Ce chantier hors norme a mobilisé cinq couvreurs expérimentés pendant un mois et nécessité 17 000 bottes de paille en provenance de Saint Louis, Pouebo, Poya, Houailou, Bourail ou encore Païta.
Non pas coupées, mais arrachées
Dans le respect de la tradition, elles ont été, non pas coupées, mais arrachées. Au-delà des différentes techniques, ce chantier permet aussi de rappeler la place de la paille dans la culture kanak.
Le reportage de Caroline Antic-Martin et Louis Perin :
Des objets placés dans la case
A l'occasion de cette inauguration, les représentants des différentes communautés du Caillou ont été conviés ce samedi. Ils ont confié aux autorités coutumières un objet de leur culture symbolisant leur relation avec la communauté Kanak. Un objet qui a été placé en hauteur à l’intérieur de la case. « J'ai souhaité associer les communautés du Caillou, parce que le principe de renouveler la paille, ce n'est pas simplement matériel, c'est aussi renouveler les alliances », détaille Emmanuel Tjibaou, le directeur du centre culturel. « Pour associer les communautés, on leur demande d'apporter un objet. [...] Lorsqu'on pénètre à l'intérieur de la case, on parle de notre identité. C'est une manière de réinterroger les échanges, les identités. C'est une période importante, il y a beaucoup de discours qui divisent. C'est important de rappeler qu'il y a beaucoup de choses qui nous attachent les uns aux autres. »
Renouveler la paille, ce n'est pas simplement matériel, c'est aussi renouveler les alliances
- Emmanuel Tjibaou, directeur du centre culturel
Une main de Fatma
Touchées par cette place d’honneur, les communautés ont choisi des objets hautement symboliques. Au nom de la communauté arabe représentée, une main de fatma veillera désormais sur les visiteurs. En 2008, pour les dix ans du centre, les communautés avaient été invitées à planter un arbre dans le parc. La cérémonie de ce samedi marque donc une nouvelle étape dans cette volonté d’intégration de toutes les composantes de la société calédonienne.
Le reportage de Charlotte Mannevy :
Case Tjibaou
Le reportage de Caroline Antic-Martin et Gaël Detcheverry :