La Caisse locale de retraites à laquelle cotisent les fonctionnaires territoriaux affiche six milliards CFP de déficit cumulé depuis 2012. Entre la CLR au bord de la faillite et la retraite Cafat en plein marasme, les régimes sociaux ne feront pas l’économie de profondes révisions.
Que ce soit en métropole ou en Calédonie, les régimes de retraite ont en commun de soulever les foules dès qu’on y touche. Sur le Caillou, le système est toutefois d’une simplicité biblique. On peut le diviser en trois grands secteurs. Selon que l’on est fonctionnaire, salarié ou travailleur indépendant, on cotise à la CLR, à la Cafat ou auprès d’une assurance privée.
Système à points
Système plus généreux, aussi, comme le confessent nos syndicats. «Le système de la Cafat est beaucoup plus simple», confirme Bruno Heuea-Poroï, porte-parole de l’intersyndicale de retraités. «Déjà un système à points, qu’on a aujourd’hui et qu’ils n’ont pas en métropole. Et puis il faut regarder combien de régimes de retraite ils ont, une quarantaine !»
Proches de la faillite
Fruit durement acquis de longues années de conflits et de négociations, les régimes de retraite calédoniens sont pourtant proches de la faillite. Comme la Caisse locale de retraites, celle des fonctionnaires territoriaux. Elle affiche six milliards de déficit cumulé depuis 2012. Et pourtant, chacun repousse toute idée de réforme.
«Au bord du précipice»
«Vous avez des syndicats qui traînent la patte», dénonce Dominique Frontier, secrétaire général du syndicat des retraités territoriaux. «Depuis 2001, aucune des études qui ont été faites n'a été suivie d'effets dans son intégralité. A chaque fois, on a raboté les mesures. Maintenant, on est au bord du précipice.»
Conditions
C'est que les conditions de nos régimes demeures très favorables. Les fonctionnaires territoriaux doivent trente ans de cotisations et travailler jusqu'à soixante ans. A la Cafat, c'est 35 ans pour bénéficier d'un taux plein ou atteindre les soixante ans. Loin des quarante-deux annuités et 67 ans d'âge légal. Ici comme en métropole, il faudra sans doute faire des concessions.
Echéance
Exemple : «Le 31 mars, si la CLR n'a pas fait de proposition pour améliorer la situation, c'est le gouvernement qui prendra lui-même les décisions», prévient Dominique Frontier. «Et elles risquent d'être douloureuses.» La rentrée 2020 s'annonce donc mouvementée sur le front des retraites.
Des explications de Bernard Lassauce et Claude Lindor :