En Nouvelle-Calédonie, les agressions sexuelles et les viols font 150 victimes par année. Les deux-tiers d'entre elles étaient mineures au moment des faits.
#1. L'écoute
Première étape vers la reconstruction, libérer la parole et être entendu(e), sans jugement et sans tabou. L'association SOS Ecoute est par exemple joignable au 05 30 30, un numéro anonyme et gratuit. Au bout du fil, des professionnels formés à l'écoute active.
Autres professionnels formés, ceux du dispositif d'accueil d'urgence des victimes d'agression. Le DAV est situé au Médipôle, au sein du pôle mère-enfant. Il assure la prise en charge globale des victimes.
#2. L'accompagnement psychologique
Deuxième étape, l'accompagnement psychologique, car mettre des mots sur le traumatisme vécu est nécessaire pour se reconstruire. Au tribunal de première instance, à Nouméa, au bureau d'aide aux victimes, l'Adavi accueille sans rendez-vous.
Elle propose les services d'une psychologue professionnelle. "Ça consiste à essayer de faire raconter les faits, essayer de leur faire raconter les émotions, le ressenti qu'il y a eu en même temps", explique Ninon Baup, psychologue clinicienne à Koumac.
"Si il y a eu un décalage dans le temps, comment ça a évolué. Surtout si le décalage est très grand", insiste-t-elle. "Des personnes révèlent des faits, qui remontent parfois à cinq ans, dix ans, voire plus. Et essayer de transformer ça pour faire en sorte que ça devienne le passé. Que ça n'ait pas d'impact sur le présent et l'avenir."
La prise en compte du milieu culturel est tout aussi importante dans la reconstruction de la victime. Et plus l'accompagnement psychologique se fait tôt, plus le poids du traumatisme en est allégé. Ninon Baup explique les différentes étapes, avant, pendant voire après le procès d'assises :
Aide psychologique des victimes, Ninon Baup
#3. Le retour à l'autonomie
Troisième étape, recouvrir une autonomie personnelle et sociale. Six établissements d'accueil répartis dans les trois provinces assurent un logement, un accompagnement, voire une insertion sociale aux personnes connaissant de graves difficultés. Qu'elles soient seules ou avec des enfants.
Ces principaux centres d'hébergement sont les Manguiers, la Maison du réseau ou encore le Centre d'accueil des femmes en difficulté de la province Nord. A Ponérihouen, la maison de la femme et citoyenne, inaugurée en octobre 2020, a pour but d'accompagner les femmes dans leur autonomisation, afin de les soutenir dans leurs projets en milieu rural et tribal.
Tous les contacts et dispositifs sont répertoriés ici.