« Sur le chemin de l’avenir » : Sonia Backès, Pierre Frogier et Thierry Santa claquent la porte des discussions

Ils ne seront pas allés au bout des deux jours de réunion prévus. Le groupe de dialogue "Sur le chemin de l'avenir" a de nouveau implosé. Pierre Frogier, Thierry Santa et Sonia Backès ont quitté les débats qui portaient notamment sur le bilan de l'Accord de Nouméa. 
Sonia Backès des Républicains Calédoniens, Thierry Santa et Pierre Frogier, pour le Rassemblement Les Républicains, ont quitté la table des discussions en milieu de journée. Au cœur de ce clash, la charte des valeurs calédoniennes. Un point qui n’était pas à l’ordre du jour et pourtant…cette charte continue de diviser. Alors qu’elle a été soumise à la consultation de la société civile, elle continue d’être critiquée par Les Républicains Calédoniens, qui avaient quitté une première fois le G10, devenu G8 pendant un moment.

« Ce matin, lors du groupe de discussion « sur le chemin de l’avenir », Calédonie Ensemble a reproché à Sonia Backes d’avoir communiqué sur le projet de charte des valeurs calédoniennes, listant notamment les points de désaccord (ouverture du corps électoral, violences faites aux femmes, fin des revendications foncières, neutralité de la fonction publique)», souligne les Républicains Calédoniens dans un communiqué.

« Les Républicains Calédoniens confirment qu’ils ne subiront pas la pression de ceux qui veulent, sous couvert de dialogue, faire avancer, à marche forcée, leur projet politique sans tenir compte de l’expression des Calédoniens le 4 novembre prochain. Nous sommes et nous restons ouverts au dialogue. Nous avons d’ailleurs noté des convergences intéressantes sur la question de la gouvernance de la Nouvelle-Calédonie, qui auraient mérité qu’une discussion sereine et respectueuse de chacun soit poursuivie », conclut le parti de Sonia Backès. 


Le Rassemblement-les Républicains quitte le groupe 


Pour le parti de Pierre Frogier, tous les engagements pris lors du comité des signataires ont été bafoués. Calédonie Ensemble, le Palika et Gaël Yanno sont mis en cause. « A Paris, toutes les composantes avaient décidé de supprimer le caractère décisionnel de ce groupe afin de maintenir le dialogue. Manifestement, nous constatons que cette alliance politique s’officialise, et reste résolue à obtenir un accord politique qui s’imposerait aux Calédoniens quel que soit le résultat de la consultation du 4 novembre »

« Jamais le Rassemblement ne s’associera à un tel déni de démocratie qui ne correspond pas aux valeurs que nous défendons. Notre combat politique est désormais porté directement vers les Calédoniens, seuls légitimes à décider de leur avenir. Par conséquent, fidèles à nos valeurs et conscients de nos responsabilités, nous quittons ce groupe de négociation », indique le Rassemblement dans un communiqué. 

Reportage Bernard Lassauce et Claude Lindor
©nouvellecaledonie

Le groupe « prend acte »


Une sortie qui n’a pas empêché les discussions de se poursuivre. Dans un communiqué, le groupe de dialogue sur le chemin de l'avenir rappelle leur attachement au maintien de liens de dialogue « Les représentants du Rassemblement et des Républicains calédoniens se sont mis en retrait de
ce processus de dialogue au cours de la journée du 31 mai. Le groupe en a pris acte. Les membres indépendantistes (UC et UNI) et non indépendantistes (CE et MPC) et les représentants de l’Etat ont rappelé leur attachement au maintien de liens de dialogue à 5 mois de la consultation du 4 novembre.
» 

Le groupe de dialogue se réunira à nouveau fin juin pour poursuivre ses travaux et, notamment, pour tirer les conclusions de la consultation publique qu’il a organisée sur les propositions de valeurs calédoniennes partagées.

Le Palika déçu du G10


Les travaux du  groupe de dialogue sur le chemin de l’avenir étaient aussi au cœur du congrès du Palika ce week-end. Le parti a livré les conclusions de ses travaux ce jeudi et il se dit clairement déçu de ce G10. Une instance de dialogue restreinte qui devait selon lui permettre d’avancer sur la préparation de l’après référendum. Le Palika estime aujourd’hui que ces discussions sont stériles et envisage d’approcher l’Etat pour des discussions bilatérales.

Les précisions de Jean-Pierre Djaiwé, l’un des porte parole du Palika