Entre 2010 et 2021, 629 Calédoniens ont trouvé la mort sur nos routes. Si le nombre d'accidents a été divisé de moitié en 14 ans, le taux de mortalité reste dramatique. En comparaison avec celui constaté en Australie ou dans l'Hexagone, il reste quatre fois supérieur. Au 20 juin 2022, on compte neuf morts de plus par rapport à l'an passé, soit trente décès depuis le 1er janvier.
C'est beaucoup, beaucoup, beaucoup trop... Et plus que dans les pays voisins. Il faut arrêter ça.
Patrice Faure, haut-commissaire de la République
Le Haut commissaire Patrice Faure avec Nadine Goapana
Comportements irresponsables
Le bilan des accidents mortels donne des éléments précis : il implique le plus souvent des usagers de voitures légères et des piétons, des personnes de 18-34 ans, et l'absence de ceinture de sécurité. Il survient principalement en fin de semaine et le week-end, sur la Grande terre (Grand Nouméa, VKP, Poindimié, Houaïlou, Canala) et l'ensemble des réseaux routiers (territorial, provincial, communal).
La conduite sans permis se généralise
Les bilans des contrôles routiers donnent des indicateurs supplémentaires. L'alcoolémie au volant est en augmentation : les tests positifs s'élèvent à 3,9% en 2021 (contre 3,3% en 2019). Cela représente une moyenne de 1443 infractions par an. Le cannabis reste présent : 10,4% des contrôles s'avèrent positif à ce stupéfiant. Le délit d'excès de vitesse de plus de 40 km/h est en très forte hausse (2,2% en 2021, contre 1,2% en 2020). Enfin la conduite sans permis se généralise avec 2000 infractions constatées l'an passé, pour défaut de permis (80%) ou conduite malgré rétention, suspension ou annulation.
Afin de lutter contre la mortalité routière, les acteurs institutionnels (l'Etat et la Nouvelle-Calédonie) se sont réorganisés et ont travaillé ces six derniers mois sur un nouveau plan d’actions défini en sept axes : l'éducation, la prévention, les contrôles avec une augmentation des radars fin 2022, la répression, l’amélioration des routes, des parcs de véhicules et enfin la communication. Dans le viseur, les comportements à risque.
Un travail en partenariat avec les associations
"D'ores et déjà nous avons pris la décision, à la demande du président du Congrès, de lancer une étude pluridisciplinaire pour comprendre pourquoi ces comportements sont si prégnants en Nouvelle-Calédonie", indique Gilbert Tyuienon, membre du gouvernement en charge de la prévention routière. "On a fait le choix de travailler déjà avec les services concernés, on ira devant la commission plénière du congrès et le Cese pour présenter le plan, afin que l'ensemble des responsables de ce pays puisse s'impliquer."
Des groupes de travail dédiés aux sept axes œuvreront en synergie avec des associations. Ils auront deux objectifs majeurs pour ce second semestre : lutter contre l’alcool au volant et le non-port de la ceinture de sécurité.