Cinq choses à savoir sur l'enquête de l'Isee sur le bien-être des personnels de l'enseignement calédonien

3000 enseignant(e)s et directeurs-trices du second degré sont invités à répondre à l'étude lancée par l'Isee sur le bien-être du personnel de l'enseignement calédonien.
Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a confié à l'Isee la mission de conduire une enquête sur le bien-être et le ressenti des enseignants et des dirigeants d'établissements. Environ 3000 personnes ont reçu en début de semaine, le questionnaire par mail. Elles ont jusqu'au 21 juillet pour y répondre. Voici cinq questions pour comprendre de quoi il s'agit.

C'est une étude inédite, conduite entre le 26 juin et le 21 juillet 2023, en Nouvelle-Calédonie par des enquêteurs de l'Isee. Il n'existe aujourd'hui aucune statistique sur le vécu des enseignants, sur leurs conditions de travail ou sur leurs aspirations. Elle vise à mieux cerner les problèmes rencontrés par l'ensemble du personnel enseignant. Quelques jours après son lancement, 400 personnes ont déjà répondu à cette étude. 

A qui s'adresse cette enquête ?

Basée sur le volontariat, elle concerne plus de 3000 personnes, réparties dans 76 établissements du territoire; en détails, 55 collèges et 21 lycées. L'étude -ou baromètre- s'adresse à des enseignant(e)s et directeurs/directrices d'établissements, publics ou privés.

Que contient le questionnaire ?

De nombreuses questions sur le bien-être, la sécurité, la formation... plusieurs thématiques sont abordées, avec notamment une échelle d'évaluation. 

On va demander à l'enquêté d'exprimer son ressenti, de se positionner sur une échelle, allant de 0 à 10; 0 je ne suis pas du tout d'accord, 10 je suis entièrement d'accord.

Olivier Fagnot, le directeur de l'Isee

Les personnes questionnées seront amenées à répondre par exemple sur le lien entretenu avec leur hiérarchie, leurs collègues ou encore avec l'association des parents d'élèves. 

L'anonymat est-il préservé ?

Ce questionnaire a été adapté au territoire, même si la base est inspirée de l’enquête réalisée en métropole depuis plusieurs années. Que les enseignants se rassurent, les résultats détaillés ne seront pas transmis à un tiers ou au commanditaire de l'enquête; le personnel de l'Isee est soumis au secret professionnel et au Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD). 

"En aucun cas, les statistiques qui seront produites dans le rapport attendu au mois de novembre, pourront permettre d'identifier les réponses d'un ou d'une enseignante. C'est là garantie que l'on a, dans toutes les enquêtes que l'on réalise" précise le directeur de l'Isee.

Qu'en pensent les syndicats et le personnel enseignant?

Pour le SFA UTCFE CGC, c’est une enquête utile pour faire un véritable état des lieux du secteur, mais le syndicat regrette que certains points du questionnaire ne soient pas plus précis et plus adapté à notre territoire.

C'est un copié collé de ce qui a été fait en Métropole, il y a juste eu des questions qui ont été enlevées comme le transport en train ou en métro. Il n'y a pas eu de questions nouvelles pour la Nouvelle-Calédonie en tout cas.

Fabienne Kadooka, la secrétaire générale


 
Le SFA UTCFE CGC pointe aussi du doigt plusieurs dysfonctionnements qui n’apparaissent pas dans les interrogations du questionnaire de l’Isee, notamment le système de couleurs de notation des collèges, les méthodes d’évaluations des enseignants, la pression des enseignants lors des notations par leur inspection ou encore l’état des établissements ; des problèmes souvent soulevés par les enseignants et les parents d’élèves.

Exemple au lycée professionnel Auguste Escoffier avec le reportage d'Aurélien Pol et Christian Favennec.

©nouvellecaledonie


Mais il y a une thématique particulièrement importante qui selon le syndicat n’apparait guère dans ce questionnaire : ce sont les inégalités en matière de formation pour les enseignants.
"C'est bien spécifié sur le site du vice-rectorat, que certaines formations ne sont ouvertes que pour les personnels de Nouméa et Grand Nouméa; ça évite de payer leurs frais de déplacement." Pour celles et ceux de la brousse et des îles, "on leur propose des formations en distanciel et pour les collègues, ça ne sert à rien. C'est incompréhensible, ils n'entendent pas, le réseau ne passe pas et on aurait aimé qu'il y ait ça aussi" précise Fabienne Kadooka. 


Quelle finalité ?

L'étude se clôture le 21 juillet. Après la récolte des données, les résultats seront envoyés en novembre au gouvernement, qui pourra ainsi mettre en place des axes d’amélioration en matière d’éducation.