Dans sa très grande biodiversité, la nature de Nouvelle-Calédonie possède un agrume : le citrus endémique. Les scientifiques de l’IAC l’ont redécouvert et reproduit afin de profiter de son excellente adaptation au climat et au sol pour l’agriculture et pour la science.
•
Certains l’ont sans doute aperçu dans les forêts de la côte Ouest. Un célèbre botaniste, le père Montrouzier, l’avait décrit en 1860. Aujourd’hui, les scientifiques de l’Institut agronomique néo-calédonien l’ont peut être sauvé à tout jamais des incendies. Le citrus endémique, cet agrume purement local, n’est pas indiqué pour les gourmets. En revanche, son adaptation au sol et au climat du Caillou est une vraie richesse.
Le reportage d'Antoine Le Tenneur et Michel Bouilliez :
«Des plantes intelligentes»
« Ce sont des plantes intelligentes, elles ont développé des stratégies d’adaptation aux différentes conditions dans lesquelles on les trouve», explique Stéphane Lebegin, ingénieur de recherches et responsable de l’IAC de Pocquereux. « Elles ont notamment des systèmes racinaires très puissants, les feuilles sont très épaisses pour retenir l'eau. »Un ou plusieurs ?
Récupéré dans la nature, l’Oxanthera, son nom scientifique, est observé par les botanistes calédoniens depuis dix ans. À l’IAC, on s’intéresse à ses caractéristiques physiques, mais aussi moléculaires. « On a extrait un échantillon d’ADN à partir des feuilles de notre citrus endémique, explique Stéphane Lebegin, et ça va nous servir à savoir si on a affaire à un seul citrus endémique en Nouvelle-Calédonie ou à plusieurs types. »Expérimentations
En attendant de mieux connaître les gênes du citrus, les agronomes de l’Institut testent ses capacités agricoles. Des pieds de l’agrume calédonien servent ainsi de portes-greffes. « On a greffé un lot de citrus endémiques avec une orange, et la même chose sur un porte-greffe moderne. On va pouvoir comparer, sur les variétés qui vont se développer à partir de la greffe », conclut l'ingénieur.En cosmétologie et parfurmerie, aussi
Si le métissage est fécond, l’IAC pourra propager ce porte-greffe très économe en eau dans nos vergers. Enfin, les extraits du citrus calédonien auraient également de forts potentiels en cosmétologie et en parfumerie.Le reportage d'Antoine Le Tenneur et Michel Bouilliez :