Les trois cliniques privées de Magnin, Anse-Vata et Baie des citrons sont entrées en grève illimitée depuis hier. Conséquence, seuls les patients déjà hospitalisés dans ces cliniques sont suivis.
Malia Noukouan, Isabelle Braouet (L.A) •
Faute de rencontre prévue entre le Gouvernement et le collectif "île Nou-Magnin", le mouvement de grève des cliniques Magnin, Anse-Vata et Baie des citrons se poursuit aujourd'hui. Conséquences de cette grève, seuls les patients déjà hospitalisés dans les cliniques sont suivis. Les urgences et les accouchements ne sont donc pas assurés dans le privé à Nouméa. Le Médipôle se prépare à recevoir cet afflux de malades et du personnel a, d'ailleurs, déjà été réquisitionné. La situation pourrait devenir problématique si la grève se poursuit dans la durée. Le directeur du CHT, Dominique Cheveau, assure pourtant que la continuité du service public sera assurée. "Pour l'instant, les conséquences sont faibles. A niveau des urgences, on ne constate aucune suractivité. Au niveau de la maternité, nous commençons à avoir des futures mamans qui arrivent depuis mercredi matin. Nous restons dans notre mission de service public donc on assure la continuité des soins et la sécurité de la population. Un briefing a été fait ce matin avec les équipes médicales et paramédicales afin d'organiser l'accueil. D'ailleurs, un point est fait tous les jours à 11h pour permettre d'adapter l'offre de soins à l'afflux des patients."
Les cliniques privées assurent, selon elles, 70% des opérations et près de la moitié des accouchements en Calédonie. Des activités importantes, mais aujourd'hui menacées. Elles devraient bientôt faire face à un déficit de trésorerie de 800 millions de francs. Philippe Rouvreau, porte-parole des médecins, déplore cette situation : "On va être en cessation de paiement. Pourquoi ? Parce que nous sommes dans la dernière phase d'équipement. Le mois prochain, tous les derniers équipements pour les chambres, les blocs opératoires, les services techniques vont arriver. Il va falloir les payer et nous avons un énorme problème de trésorerie qui risque de nous amener au dépôt de bilan avant même de pouvoir les payer. Mais si le Gouvernement a une autre piste, on prendra aussi."
Des doléances difficiles à satisfaire pour le Gouvernement compte tenu, notamment, du déficit du RUAMM. Il affirme " ne pas être responsable du montage financier de ce projet ".