Les collèges et lycées publics à l'heure de la grève

Au collège Mariotti (photo d'archives).
Le préavis déposé par l'UT CFE-CGC prend effet le 13 mars. A partir de ce mardi, les enseignants, CPE et conseillers d’orientation des collèges et lycées publics sont appelés à la grève pour que les statuts des fonctionnaires territoriaux et des fonctionnaires d'Etat soient alignés.
La journée de cours promet d'être spéciale… L’UT CFE-CGC, majoritaire dans le secteur, appelle les enseignants, titulaires ou non, les conseillers principaux d’éducation et les conseillers d’orientation psychologues à une grève illimitée. Le préavis, déposé la semaine dernière, prend effet ce mardi. Le mouvement, susceptible de concerner 850 agents, risque d’impacter en particulier les collèges et lycées de Nouméa et du Grand Nouméa, même si les élèves devraient être accueillis.

Les raisons

Le syndicat dénonce une inégalité de statut entre les fonctionnaires de l’enseignement qui relèvent de la Nouvelle-Calédonie et les fonctionnaires d’Etat. Il demande que soit appliqué aux territoriaux le protocole de revalorisation des rémunérations et des carrières (PPCR) qui concerne la fonction publique d’Etat.

Au lycée Lapérouse (photo d'archives).

«Nous demandons une homologie»

Aucune raison objective ne justifie cette différence de traitement, insiste Fabienne Kadooka, secrétaire générale du SFA-CGC. «Dans l’enseignement secondaire public, vous avez 1800 enseignants titulaires, qui sont partagés à peu près pour moitié entre cadres Etat et cadres territoriaux, décrit la déléguée syndicale. Les cadres Etat, depuis l’année dernière, ont des nouvelles grilles d’avancement, de nouvelles grilles indiciaires, et nous demandons une homologie parce qu’on a toujours eu une homologie entre les enseignants du secondaire public.

«Un non catégorique»

«C’est-à-dire, poursuit Fabienne Kadooka, que les statuts ont toujours été les mêmes. Dès lors qu’il y avait une modification au niveau de l’Etat, on l’appliquait au niveau de la Nouvelle-Calédonie. Le gouvernement a donné un non catégorique à cette demande.» Ecoutez ses propos recueillis par Angélique Souche.

Le gouvernement saisit le ministre

Dans un communiqué envoyé cet après-midi, le gouvernement calédonien estime pour sa part que l’application du fameux protocole n’est pas nécessaire. Mais aussi qu’elle devrait de toute façon être à la charge financière de l’Etat, du fait de conventions signées fin 2011. «Dès lors, annonce le document, le gouvernement saisit […] le ministre de l’Education nationale afin de lui demander quand et comment l’Etat entend prendre en charge financièrement l’application en Nouvelle-Calédonie du PPCR aux personnels concernés par ce préavis.» 

Le gouvernement sur le préavis de grève


Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education.

Réactions​

Peu avant, c’est le Rassemblement-Les Républicains qui prenait position sur le sujet, en faveur de l’alignement des statuts. Le parti de Pierre Frogier «considère qu'une rupture d'égalité entre les enseignants de la fonction publique territoriale et ceux du cadre Etat exerçant dans les collèges et lycées de la Nouvelle-Calédonie n'est pas acceptable».

Le Rassemblement-LR sur la grève dans le secondaire


A noter que Solidarité NC ne s’associera pas à cette grève. S’il trouve «inacceptable d’avoir un traitement des personnels à plusieurs vitesses», le syndicat «émet des réserves sur plusieurs points», en particulier sur la réforme métropolitaine à l’origine de cette situation.

Solidarité NC sur le préavis de grève

 

Les raisons de la grève expliquées aux fonctionnaires concernés.