L'emprunt garanti par l'Etat à la Nouvelle-Calédonie dans le cadre de la crise du coronavirus fait débat. Nécessaires pour combler les conséquences de la crise sanitaire, les 28,6 milliards CFP vont générer près de 9 milliards d'intérêts. La solidarité nationale a un coût.
Bernard Lassauce (CM) •
Solidarité nationale oblige, l’Etat n’a pas ménagé sa peine pour venir en aide à une économie calédonienne rendue exsangue par la crise sanitaire.
« C’est une réponse d’urgence pour soutenir les comptes publics de la Nouvelle-Calédonie, permettre que la Cafat puisse continuer à fonctionner et en particulier à financer le chômage partiel » expliquait le haut-commissaire Laurent Prévost dans l’émission Débat à la Une, le 7 mai dernier.
Un prêt qui ne fait pas politiquement l’unanimité. L’UC, par la plume de Daniel Goa, a raillé cet Etat providence accusé de faire de bonnes affaires sur le dos de la Nouvelle-Calédonie. Qu’en est-il ?
Peut-être l’état des comptes de la Nouvelle-Calédonie en fait-elle un emprunteur à risques comme le Sénat le soulignait ? Tout espoir de renégocier ces conditions ne serait pas perdu :
« Je ne perds pas de vue aussi des discussions à venir qu’on pourrait avoir avec l’Etat, tous partis confondus en l’occurrence, y compris indépendantistes, pour transformer une partie de ce prêt en subvention de l’Etat un jour. Ça a été sous-entendu dans une des réponses du Premier ministre » explique Thierry Santa.
Des réformes de fond
Rappelons que la garantie de l’Etat reste subordonnée à d’importantes réformes de fond, notamment en termes de dépenses publiques sur lesquelles le Congrès devra se pencher.
Avant l’octroi de ce prêt, la Nouvelle-Calédonie accusait un niveau d’endettement propre de 90 % . Le point avec Bernard Lassauce