Comment accompagner les victimes d'agressions sexuelles ?

La Nouvelle-Calédonie détient un triste record d'agressions sexuelles.
Selon une étude, qui date de 2002, une femme sur quatre aurait été victime d'attouchements sexuels et de viol avant l'âge de 15 ans. Comment les aider et quel accompagnement est mis en place ?
Depuis 1992, l ‘association SOS Violences Sexuelles accueille et accompagne les victimes d’agressions sexuelles et de viols. Cent cinquante nouvelles victimes sont recensées chaque année, les trois-quarts sont des femmes et deux-tiers des personnes sont mineures au moment des faits. 
Des faits commis principalement dans la cellule intra-familiale.
 

Une meilleure prise en compte

« Il y a une vraie prise en compte sociétale maintenant de ce type d’infractions. Il y a une révélation et une prise de parole de plus en plus importantes sur ces problèmes et sur la souffrance et le vécu des victimes. C’est quelque chose de positif » relève Anne-Marie Mestre, présidente de l'association SOS Violences Sexuelles. 
 

De quinze ans de prison à la perpétuité

Selon l’article 222-23 du Code pénal, « tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis par violence, contrainte, menace ou surprise est un viol ».
Les peines encourues aux assises vont de quinze ans à la réclusion criminelle à perpétuité, si le viol est accompagné d’actes de barbarie. En Nouvelle-Calédonie, quand une personne dépose plainte, puis la retire, le procureur de la République se saisit du dossier pour que la procédure se poursuive. 
 

S’adapter et mettre en situation de confort

Une aide supplémentaire apportée aux victimes soutenues dans leurs démarches par leur avocat. 
« La victime de violences sexuelles va aller raconter un moment intime et traumatisant de sa vie. C’est très délicat pour une victime de devoir appréhender ce procès qui se profile dans quelques mois » explique Me Lisa Kibangui, avocate de victimes d'agressions sexuelles et de viol.  « Le maître-mot de l’avocat de victime de violences sexuelles, c’est de s’adapter à la personne qu’on a en face, s’adapter aux faits qu’on a subis et la mettre en situation de confort. »
 

« Important de se faire aider »

La prise en charge des victimes ne s’arrête pas au procès. L’accompagnement psychologique permet de mettre des mots sur les faits. Aussi douloureux que cela puisse paraître, c’est une étape nécessaire à la reconstruction de la personne. 
« C’est important de se faire aider. Une grande partie d’entre elles (les victimes), ont la possibilité de pouvoir utiliser leurs propres ressources, leur environnement pour pouvoir dépasser çà, et d’autres vont développer un certain nombre de symptômes. Il peut y avoir un stress post-traumatique, des répercussions dans la vie quotidienne, et c’est à ce moment là qu’il ne faut pas hésiter à consulter pour pouvoir se faire aider et accompagner » souligne Grégoire Thibouville, psychologue clinicien.
Pour que les victimes d’agressions sexuelles et de viol sachent qu’elles ne sont pas seules, les aides existent, afin que le silence se brise et que la parole se libère. 
Le reportage de Natacha Cognard et Laura Schintu 
©nouvellecaledonie
Thierry Santa, le président du gouvernement, évoquait le dossier dans le JT de Thérèse Waïa du 22 août 
©nouvellecaledonie

Anne-marie Mestre, la présidente de SOS Violences sexuelles était l’invitée de la matinale radio avec Angélique Souche le 8 mars 2019