Comment expliquer le surpoids chez les jeunes calédoniens ?

Une étude dirigée par une équipe de chercheurs a mis en exergue le problème de surpoids chez les adolescents vivants en Nouvelle-Calédonie. Un adolescent sur 3 est en surpoids, le travail collectif a permis de mesurer l’aspect majeur du rôle de l’alimentation.
 
"Pourquoi les problèmes de surpoids et d’obésité sont-ils en nette progression dans les territoires du Pacifique ?"
C'est précisément à cette question que s'attache à répondre l'étude réalisée par l'équipe de LIRE, le Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche en Éducation. Elle est composée de spécialistes en socio-anthropologie, biologie, physiologie de l’exercice, information-communication et linguistique.
 

Polynésiens et Mélanésiens plus concernés  

Les Océaniens semblent plus concernés au surpoids selon l'équipe de chercheurs de l’université de Nouvelle-Calédonie, qui a travaillé trois années autour des comportements alimentaires. Olivier Galy fait partie de l’équipe du projet à l’UNC, il est maître de conférences en sciences et techniques des activités physiques et sportives à l’UNC.
 

Il y a plusieurs façons d'analyser la chose; la vie en ville et la vie rurale; vivre en milieu rurale favorise quand même le surpoids et l'obésité. On se rend compte que les adolescents mélanésiens et polynésiens sont sur-exposés au surpoids, avec un facteur de risque d'obésité allant de 1,5 pour les adolescents mélanésiens à plus de 5 pour les enfants polynésiens


La génétique pour expliquer le surpoids

Plusieurs facteurs seraient responsables : le mode de vie, l’alimentation, l’activité physique et l’inactivité, également des facteurs psychologiques, sociaux et environnementaux. "Il y a des facteurs liés aux politiques publiques. Le comportement des personnes est lié à énormément de facteurs; il y a un facteur qui a été mis en avant, c'est le facteur génétique" explique le spécialiste.

Eduquer les adolescents pourrait servir de prévention pour éviter les maladies liées à l’obésité comme le diabète de type 2. "C'est aussi notre rôle de construire ou de co-construire avec les enseignants, des outils d'éducation à la santé" explique Olivier Galy.
 

Plus de 1000 adolescents interrogés

1 200 élèves entre 11 et 15 ans, issus de 8 établissements différents et leurs familles ont été interrogés sur leurs habitudes comme l’alimentation, le sommeil les médias et les écrans. L’objectif de ce projet est donc de comprendre les comportements alimentaires des adolescents de diverses communautés, vivant en milieu urbain ou rural, ainsi que de leurs proches. 

Plus précisément, l’étude s’attache à décrire :
  • l’organisation et la temporalité des prises alimentaires ;
  • la place du sucre dans l’alimentation ;
  • l’impact des médias et des nouvelles technologies sur la constitution des repas ;
  • l’influence des contraintes géographiques
En conclusion de l'entretien qu'il nous a accordé, Olivier Galy souhaite faire passer un message : "Les jeunes, bougez, sortez de chez vous, vivez une vraie vie. Les parents, écoutez vos ados, accompagnez les et bougez avec eux"

L’étude a duré deux ans - janvier 2018 à décembre 2019 ; elle est consultable ici