Comment lutter contre la précarité des étudiants ?

Entre 15 à 20% des 3000 étudiants inscrits à l’UNC vivent dans une situation de précarité. Pour les aider, une structure existe depuis quelques années déjà et leur rend bien service. Il s'agit de l'épicerie solidaire. 
Inscrit en deuxième année de licence à l’université de la Nouvelle-Calédonie, ce jeune vit avec un peu moins de 25 000 francs CFP par mois. Grâce à l’épicerie solidaire des étudiants, il peut s’approvisionner en produits de première nécessité. 
« Si on n’est pas soutenu financièrement par une collectivité ou un organisme quelconque, c’est très difficile, on n’a pas le même régime alimentaire que tout le monde ».  
 

Des produits peu chers ou gratuits

Dans ce local situé au centre de l’université, les étudiants trouvent des produits payants, beaucoup moins chers qu’en grande surface ainsi que des aliments gratuits. Des dons offerts régulièrement par la banque alimentaire depuis le début de cette année.  
A l’UNC, sur 3100 étudiants on compte 15 à 20% de jeunes dans le besoin. 
« La grande majorité des étudiants qui viennent s’approvisionner à l’épicerie nous parlent un peu de leurs problèmes au niveau financier ou familial, et ils trouvent en quelque sorte refuge ici vu qu’on reçoit plein de produits accessibles ou même gratuits et ils peuvent s’approvisionner comme bon leur semble » explique Edouard Nonmoira, président de l’association épicerie solidaire des étudiants. 
 

Des situations difficiles

Pour le service de la vie scolaire et la cellule d’accompagnement spécifique des étudiants, la situation est alarmante. Le constat est clair, depuis le début de la crise sanitaire liée au Covid-19, certains jeunes se privent de manger et ne peuvent se nourrir qu’une fois par jour. 
«  Si on veut que les jeunes arrivent à faire des études et prennent ensuite des responsabilités dans les entreprises, il faut qu’ils puissent avoir un cursus scolaire suffisamment stable pour pouvoir se consacrer aux études et donc avoir à manger, avoir de quoi se vêtir, avoir une couverture pour l’hiver… » explique Brigitte Gustin, chargée de mission vie étudiante. « Je ne veux pas faire appel aux gens en disant c’est la misère, mais il y a réellement des situations difficiles, et il faut arrêter de se dire que les étudiants sont jeunes et ils vont bien. Oui, certains vont bien, mais pas tous, et on est là pour les aider ». 
En plus de la nourriture, des vêtements, du linge de maison et des trousseaux pour les mères étudiantes sont proposés par ces services de l’université. 
Le reportage de Natacha Lassauce-Cognard et Christian Favennec