Comment s’en sortent les « petites listes » ?

Construire autrement, MNIS ou encore ACT : quel bilan tirer pour les "petites listes" ? Ces jeunes formations politiques peu connues, souvent porteuses de nouvelles propositions, n'ont pas atteint la barre des 5%.
25 listes concourraient pour les élections provinciales. Et naturellement, les moins établies ont eu du mal à survivre au scrutin. 
 

« On a eu raison trop tôt »

A l’instar de « Construire autrement » qui réalise, pour sa première élection, un score de 2 ,61%.  Joel Kasarhérou, tête de liste pour le sud, avait misé sur un rassemblement en dehors des vieux schémas avec une union des indépendantistes et des non indépendantistes.
« Visiblement, cette stratégie n’a pas fonctionné » déplore Joël Kasarherou. « Çà ne veut pas dire qu’elle ne fonctionnera pas puisque quoi qu’il arrive, on sera amené à vivre ensemble, on sera amené à discuter ensemble, à agir et à gérer ensemble. On a peut être un coup d’avance, on a eu raison trop tôt. Il y a trois mois, on n’existait pas, aujourd’hui on existe et on a su faire passer des idées, et c’est çà qui est très important »


« Structurer le parti »

La nouvelle génération d’indépendantistes sous l’étiquette MNIS n’aura pas réussi, non plus, à soulever des montagnes. Manque de visibilité, de financement ou d’expérience, le projet de société porté par Luther Voudjo (tête de liste dans le sud) n’a séduit que 1,75% des électeurs.
« Nous prenons ça comme une forme d’expérience politique, nous devons juste faire gain de compétence en matière politique ensuite nous allons voir comment notre projet peut être porté (…) nous allons structurer le parti, lui apporter une assise financière et lui apporter, et c’est le plus important, une assise électorale. »
 

Le retrait de Martine Cornaille

Martine Cornaille de son côté n’a pas souhaité réagir aux résultats des élections, mais a indiqué qu’elle souhaitait se retirer de la politique après cet essai aux provinciales, même si elle est candidate en vingtième position sur une liste aux élections européennes. 

En dépit de la défaite, beaucoup de ces nouveaux leaders  n’abandonnent pas sur le terrain des idées et disent vouloir s’installer durablement dans le paysage politique calédonien. En attendant, il faudra se refaire une santé financière. Seule la barre des 5% des votants ouvre droit au remboursement des frais de campagne.
 

Les frais de campagne remboursés ou non?

Dans le Sud, c’est la double peine pour les listes qui n’ont pas d’élus, elles ne seront pas remboursées de leurs frais de campagne. Sont concernées les listes Rassemblement national, ACT, Construire autrement, Destin commun calédonien, parti travailliste, MNIS et la CNR.
Dans le Nord,  même s’il elle n’a pas d’élus, la liste Calédonie Ensemble passe la barre des 5% des votants et sera donc remboursée. En revanche, pas de remboursements pour le parti travailliste et le MNIS.
Enfin aux Iles, deux listes sans élus pourront bénéficier des deniers de l’Etat : Nouvelle vision des Iles et Unitaire Kanaky Génération. Pas d’argent en revanche pour Avec Nous et le MNIS qui n’ont pas passé la barre des 5%.
Le reportage de Lorelei Aubry et Cédric Michaut 
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