Un habitant de Tiga a été condamné ce vendredi à six ans de prison pour des faits d'agressions sexuelles sur une petite fille. L’enfant n'avait que deux ans quand ces attouchements ont commencé.
Coralie Cochin, avec F.T. •
Très sensible, cette affaire a bien failli être renvoyée devant la cour d’assises. Mais la qualification de viol n’a pas été retenue. C’est donc le tribunal correctionnel de Nouméa qui s’est prononcé, ce vendredi matin. Pendant sa garde à vue, l’homme de 55 ans a en effet avoué avoir imposé des pénétrations digitales à sa petite voisine, avant de se rétracter devant le juge d’instruction. Le prévenu a toutefois reconnu les autres faits qui lui étaient reprochés.
Il proposait parfois des bonbons ou des pièces
De janvier 2016 à octobre 2017, il a fait subir à la fillette des attouchements sexuels parfois prolongés, chez lui ou à la plage. Le quinquagénaire proposait parfois des bonbons, ou des pièces, pour attirer la petite qui avait alors entre deux et trois ans. «Cela a un côté pervers», a souligné la présidente du tribunal, Evelyne Camerlynck, qui a rappelé les déclarations glaçantes du prévenu lors de son interrogatoire: oui, il était attiré par l’enfant depuis l’âge d’un an...
Pas de casier judiciaire
Personnalité frustre, misère sexuelle et troubles cognitifs: autant d’ingrédients compilés par l’expert psychiatre, pour tenter de comprendre comment cet homme au casier judiciaire vierge a pu commettre de tels actes. Son avocate, maître Barbara Brunard, a rappelé quant à elle la rupture d’anévrisme dont a été victime son client en 2012. Un accident qui lui aurait fait perdre son sens moral et son contrôle.
«Une espèce de meurtre de la personnalité»
«Je suis là pour assumer», a indiqué le prévenu à la barre, avant de lire une lettre de pardon, à l’attention de la famille. Pour le substitut du procureur, Richard Dutot, ce n’est suffisant. Ces agressions sexuelles, a-t-il déclaré, «sont une espèce de meurtre de la personnalité». Celle d’une enfant qui «va traîner des séquelles toute sa vie».
Familles divisées
Le parquet a requis une peine de huit ans de prison, avec interdiction de retourner à Tiga. Car au-delà des risques de récidive, cette affaire a divisé les familles, sur cette petite île de cent habitants. Un cousin des parents les avait même dissuadés de porter plainte après la première agression. Le quinquagénaire a finalement été condamné à six ans de prison. Mais il pourra regagner Tiga à sa sortie du Camp-Est.