Confinement : le casse-tête de l'eau potable dans les squats

Le confinement est prolongé, un casse-tête pour les familles démunies qui n’ont pas ou peu accès aux services de base, notamment à l’eau potable. Cette semaine, des cuves ont été installées au squat du Caillou bleu, à Dumbéa et à Nouville.

De l’eau qui coule, c’est un bruit banal du quotidien pour la plupart des Calédoniens, mais au squat du Caillou bleu, on ne l’avait plus entendu depuis 2016. Mais ce vendredi, la sécurité civile a rempli deux cuves de 3000 litres installées la veille. Dans ce squat, l’eau manque toute l’année, une précarité criante, accentuée par le confinement. "Il n'y a pas d'eau. On est en 2021, on est à Dumbéa, il y a un magasin de l'autre côté, mais ici il n'y a pas d'eau, regrette Vaimua Muliava, membre du gouvernement en charge de la solidarité. Il y a un problème d'aménagement. Aujourd'hui, on doit s'interroger sur la précarité et l'équité. Toutes ces questions surgissent et deviennent exponentielles pendant le confinement." 

Les cuves ont été données par des entreprises, l’eau par la CDE et l’acheminement a été réalisé par la sécurité civile. Une chaîne de solidarité ponctuelle qui va bénéficier à 87 familles. "D'habitude, les familles qui ont des voitures vont chercher de l'eau. Il y a des jerricans et on va tous à la fontaine de Plum, raconte Sosefo Taukolo, président de l’association du squat Tribu de Kundjo. Ceux, qui n'ont pas de familles avec des voitures, font avec l'eau de pluie. Et quand il ne pleut pas, c'est très dur."

Un dispositif provisoire

Ce coup de pouce n’a pas vocation à durer dans le temps. Sosefo Taukolo espère pouvoir obtenir à terme le rétablissement de l’approvisionnement par adduction pour cause d’impayés, grâce d’une part à un échelonnement de la dette et d’autre part à l’installation de compteurs individuels.

Le reportage de Charlotte Mannevy : 

Reportage au Caillou bleu