Trois personnes reconnues coupables de violences en réunion avec armes ont été condamnées à des peines de prison à la suite des affrontements qui ont eu lieu à la tribu de Touaourou le week-end dernier. Leurs peines seront aménagées.
Le conflit qui oppose depuis plus d'un an deux clans à la tribu de Touaourou, à Yaté, a franchi une étape dans la violence dans la nuit du samedi 27 au dimanche 28 janvier. Le parquet indique ce vendredi avoir procédé à des arrestations qui ont abouti à des condamnations en reconnaissance de culpabilité.
Vers 21h30 ce soir-là, les gendarmes étaient appelés pour une bagarre qui avait éclaté à la tribu. Deux clans se font face depuis plus d'un an. L'un réclame le départ de la tribu de l'autre et lui avait fixé un ultimatum pour partir, ce qu'il a refusé.
À leur arrivée à la tribu, les gendarmes constataient que quatre personnes étaient blessées, dont une a dû être évacuée au Médipole en raison de la gravité de ses blessures, probablement causées par une arme blanche de type sabre d'abattis.
La situation était confuse, d'après les gendarmes, qui indiquent que plusieurs dizaines de personnes étaient impliquées dans la bagarre.
Selon les éléments de l'enquête, une trentaine de personnes appartenant au premier clan avaient dressé un barrage à l'aide de pierres sur la chaussée, bloquant ainsi les véhicules de membres du clan sur lequel pesait l'ultimatum. C'est à ce moment que la bagarre aurait éclaté. Les blessés seraient des membres du clan ayant érigé le barrage.
Ils ont été atteints au moyen de barres de fer et de sabres d'abattis, dont un avec une fracture de l'avant-bras et des lésions sur le corps occasionnant une ITT de quarante-cinq jours.
Des fusils de chasse de calibre 20 et une carabine 243 auraient été exhibées lors de cette rixe et deux coups de feu auraient été tirés sans toucher personne.
Selon le rapport de gendarmerie, un deuxième barrage était dressé un peu plus loin sur la route à l'aide de pneus et de morceaux de bois enflammés toujours afin d'empêcher les membres du second clan de rejoindre leur habitation. Une trentaine de personnes étaient présentes sur ce barrage. Les gendarmes seraient intervenus pour tenter d'apaiser la situation.
Une fois le calme revenu, les militaires ont pu mener une enquête pour violences volontaires en réunion et avec arme ainsi que pour port d'arme de catégorie C et entrave à la circulation sur la voie publique.
Quatre personnes étaient alors placées en garde à vue le lundi 29 janvier pour violences aggravées, dont trois ont reconnu leur implication. La quatrième a été mise hors de cause.
Mercredi, ces trois auteurs présumés des violences avec arme ont été présentés au parquet dans le cadre d'une procédure de reconnaissance préalable de culpabilité, où ils ont accepté les peines proposées par le procureur de la République.
Deux d'entre eux écopent d'un de prison dont quatre mois avec sursis pour violences aggravées et port d'arme de catégorie C, le troisième de huit mois de prison, dont cinq avec sursis pour violences aggravées.
Ils n'ont pas été incarcérés en raison de leur absence d'antécédents judiciaires et au vu de leur personnalité, ils peuvent bénéficier d'un aménagement de peine.
Le parquet a également convoqué devant la justice d'autres protagonistes pour entrave à la circulation et port d'armes de catégorie D (couteau, sabre, morceau de bois...) "afin de donner une réponse pénale à l’ensemble des infractions commise par les protagonistes des deux clans opposés".