Le Conservatoire et l’AFMI luttent pour leur survie

Les élèves du Conservatoire sont venus soutenir leurs professeurs devant le gouvernement
Le Conservatoire de musique et de danse et L'AFMI aux abois. En cause, des coupes budgétaires drastiques. Les manifestants évoquent des suppressions de postes et des fermetures d'antennes dans le Nord et les Îles. Le gouvernement a accepté de rallonger le budget alloué. 
23 % de budget en moins pour le Conservatoire de musique et de danse, - 44% pour l’AFMI, l’Association de formation des musiciens intervenants, l’enseignement de la musique, en particulier en brousse et dans les îles est clairement menacé par les coupes budgétaires. 
 

La brousse et les îles menacées

« L’AFMI, pour assurer la gestion de dix antennes du Conservatoire sur le territoire, plus un centre de formation, plus le département des musiques traditionnelles, travaille avec 197 millions en 2019. Et là, la proposition (pour 2020) elle est de 111 millions pour faire la même chose » explique Alain Guarese, le directeur de l’association. « Donc nous, on a décidé de ne pas accepter cette proposition, en tous cas, de pouvoir être reçus pour la négocier. En attendant, c’est le deux autres provinces (Nord et Iles) et la brousse Sud qui vont en pâtir. Et là, on peut se poser la question de savoir comment ça se fait qu’un enfant de brousse est pas traité de la même manière qu’un enfant de Nouméa ».
 

Le Conservatoire concerné aussi par les suppressions de postes

Mais les enfants de Nouméa ont aussi du souci à se faire. Beaucoup sont d’ailleurs venus aujourd’hui soutenir leurs professeurs. Au Conservatoire, neuf postes sont en péril.
« Nos élèves ont bien compris qu’effectivement, il va y avoir un impact pour eux. Moins de cours, moins d’ensembles, et c’est la vie musicale et culturelle  sur tout le territoire qui est menacée » souligne Francis Gaillot, le directeur du Conservatoire de musique et de danse.  
 

Le gouvernement rallonge l'enveloppe

Un sentiment d’inquiétude entendu par le gouvernement. En fin de matinée, il reçoit les grévistes et accepte de maintenir le budget alloué en 2019, assorti d’une rallonge. 
« La Nouvelle-Calédonie avait déjà budgété, pour 2020, 266 millions CFP et on y rajoute 10 millions. Donc ça permettra de mettre en place le marché qui lie le Conservatoire et l’AFMI » confirme Didier Poidyaliwane, membre du gouvernement en charge de la culture.
 

Une nouvelle mobilisation la semaine prochaine 

Les grévistes gagnent donc une bataille, mais pas la guerre. Reste à convaincre la province Nord et la province des Iles de revenir sur les coupes annoncées. Soutenue par la Fédération des Fonctionnaires, l’AFMI se mobilisera mardi prochain devant ces deux collectivités, pour que résonnent encore longtemps, nos mélodies de rêve.
Le reportage de Caroline Antic-Martin et Gaël Detcheverry  
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