Continent de plastique : un prototype d'Ocean CleanUp est en train d'être testé

Plage polluée par du plastique
Un adolescent néerlandais  pense avoir trouvé la solution à un grand problème environnemental: les déchets plastiques qui souillent les océans, l'histoire est belle et elle a fait le tour du monde, il y a quatre ans. Mais peu y croyaient réellement et si beaucoup doutent encore, le projet avance.
Dessin du prototype final.

Un prototype vient d'être installé en mer du Nord, à 23 kilomètres des côtes. Des filets d'un mètre et demi de hauteur sont tendus en V pour retenir les particules de plastique de plus d'un millimètre. Son concepteur, Boyan Slat, qui a aujourd'hui 21 ans, explique le principe de l'Ocean CleanUp : « Au lieu d'aller chercher les déchets plastiques, on propose de déployer une série de barrières flottantes, ancrées au fond marin, et ça nous permettra de laisser les courants faire le travail à notre place. »
 
L'idée n'est pas de nettoyer la mer du Nord, mais l'océan Pacifique, où une immense plaque de déchets a été repérée par les scientifiques. Les chiffres varient selon les études, mais on parle de milliers de tonnes de micro-plastiques dérivant à la surface ou jusqu'à 30 mètres de profondeur entre Hawaï et le Japon. 
 
Boyan Slat a l'intention d'installer son système dans le Pacifique à l'horizon 2020. Mais avant, il faut s'assurer que l'installation soit suffisamment solide : « L'objectif de ce test est de voir si on peut construire quelque chose qui survivra à des années en mer. Pour le moment, d'après nos données, c'est toujours là et en une pièce, et la mer a été agitée, donc c'est bon signe, mais le but de ce test n'est pas de nous prouver qu'on a raison, il s'agit de chercher ce qui ne va pas. »
 
Une campagne de financement participatif avait permis au jeune inventeur néerlandais de lancer son projet et d'attirer l'attention de mécènes. Le gouvernement des Pays-Bas fait partie de ses partenaires. 
 
Pour lui permettre de continuer à développer son projet ambitieux, Boyan Slat cherche d'autres sources de revenus : « Une partie de nos fonds sont dédiés à la recherche de possibilités de recyclage des matériaux qu'on récupèrerait de l'océan. Il semble que la qualité des plastiques soit très bonne, et il y a beaucoup d'entreprises qui se montrent intéressées. On espère qu'une fois que la technologie aura fait ses preuves, on pourra réduire les coûts dédiés au nettoyage grâce aux revenus générés par la vente de ces particules plastiques de l'océan, qui seront utilisées pour fabriquer d'autres produits. »
 
Mais les scientifiques restent sceptiques. Certains estiment que le système ne résistera pas sur trois mètres de profondeur et 100 kilomètres de long. Boyan Slat n'aurait pas pris en compte l'encrassement des filets - des petits organismes marins vont se fixer sur la structure et l'alourdir.
 
Certaines petites espèces pourraient aussi se retrouver coincées, d'autres espèces plus grandes pourraient être amenées à changer de comportement.
 
Ce que beaucoup craignent, surtout, c'est qu'on oublie la source du problème : la pollution.